La phase de construction du projet hydroélectrique de Kandadji vient d’être lancée dans le sud-ouest du Niger. La cérémonie de lancement officielle des travaux a été présidée par le président de la République du Niger, Mahamadou Issoufou, en présence de Marie-Laure Akin-Olugbadeles, directrice générale pour l’Afrique de l’Ouest de la Banque africaine de développement (BAD) et les représentants de China Gezhouaba Group Company (CGGC), l’entreprise sélectionnée pour la réalisation de cette infrastructure.
« Il s’agit non seulement de produire de l’énergie électrique, mais aussi de régénérer l’écosystème du fleuve, tout en créant les conditions d’un développement local. Les travaux concernent aussi la sauvegarde environnementale avec le déplacement et la réinstallation des populations. Ce qui est important ici, c’est l’aspect pôle de croissance et de développement dans la réalisation du programme Kandadji », a affirmé Mahamadou Issoufou. Notons que ce projet déplacera 50 000 personnes issus de 24 villages. L’écosystème d’une importante population d’hippopotames et de lamantins sera également chamboulé puisque ces mammifères seront déplacés. Le président de la République du Niger suit personnellement ce projet depuis l’éviction de l’entreprise russe Zarubezhvodstroy (qui s’était avérée incapable de réaliser le projet, Ndlr) et le choix de faire appel à CGGC.
Un projet important pour le Niger
En août 2018, le président nigérien s’est entretenu avec Zheng Zufei, le directeur de CGGC, afin de s’assurer que l’entreprise chinoise pourra livrer le chantier en 2020. À travers ce projet, le Niger compte renforcer son offre en électricité de 130 MW supplémentaires. Le barrage hydroélectrique de Kandadji est construit sur le fleuve Niger, à 150 km de Niamey, la capitale du pays. Le projet est piloté par le Haut-commissariat à l’aménagement de la vallée du Niger (un organisme rattaché aux services du Premier ministère, Ndlr), dans le cadre du Programme Kandadji, de régénération des écosystèmes et de mise en valeur du fleuve Niger qui traverse plusieurs localités de ce pays d’Afrique de l’ouest.
La hauteur de ce barrage s’élèvera à 280 m, pour une longueur de 8 780 m. Son réservoir couvrira une surface de 282 hectares. Une bonne partie des eaux du barrage servira à faire tourner les quatre turbines de la centrale électrique installées en contrebas. Le barrage servira aussi à irriguer les champs et à renforcer l’alimentation en eau potable de Niamey.
Selon la BAD, principal bailleur du projet, l’ouvrage permettra d’accroître l’accès à l’eau pour le développement agricole et améliorera ainsi la sécurité alimentaire et les conditions de vie des populations, grâce à la mise en valeur d’un potentiel de terres irrigables de quelque 45 000 hectares.
Le projet hydroélectrique de Kandadji reçoit également le soutien de la Banque mondiale, de la Banque islamique de développement (BID) et de l’Agence française de développement (AFD). Avec l’État du Niger, ces institutions financières mobiliseront en tout les 130 millions d’euros nécessaires à la mise en œuvre du projet.
Jean Marie Takouleu