Le Niger pourrait se doter d’un parc éolien au cours des prochaines années. L’étude qui commencera bientôt dans la région de Tahoua devrait permettre à l’entreprise britannique Savannah Energy de déterminer la faisabilité d’un tel projet. En attendant les résultats de l’étude, le producteur indépendant d’électricité (IPP) vient de conclure un accord avec le ministère nigérien du Pétrole, de l’Énergie et des Énergies renouvelables.
J’ai procédé ce lundi 28 Mars, à Londres, dans l’enceinte du Parlement Britannique, à la signature d’un mémorandum d’entente avec @Savannah_Energy pour la réalisation du 1er parc éolien au #Niger. 1/3 pic.twitter.com/WMUknm0Bb6
— Sani I. Mahamadou (@SaniMhm) March 29, 2022
Savannah Energy veut construire un parc composé de 60 éoliennes capables de produire 250 MW. L’étude pour la construction du parc éolien de la Tarka devrait durer deux ans. Une période au cours de laquelle l’entreprise testera la vitesse et la fréquence du vent, et déterminera le moyen de raccordement de la future installation au réseau électrique national du Niger.
Le premier projet éolien du Niger
« Sous réserve que l’étude de faisabilité prévue confirme l’échelle finale du projet, le parc éolien de la Tarka devrait produire jusqu’à 600 GWh d’électricité par an. La phase de construction du projet devrait créer plus de 500 emplois », indique l’entreprise basée à Londres. L’IPP compte mettre en œuvre son projet à travers l’entreprise à finalité spécifique Savannah Parc Éolien de la Tarka (Spet).
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C’est cette dernière qui signera le contrat d’achat d’électricité (CAE) du futur parc éolien avec la Société nigérienne d’électricité (Nigelec). Selon Savannah, le parc éolien devrait soutenir les engagements climatiques du Niger, en évitant les émissions de 400 000 tonnes équivalent CO2 par an. « Il s’agit d’un projet véritablement transformateur pour le Niger, susceptible d’accroître considérablement la capacité de production d’électricité en réseau du pays. Un tel projet devrait stimuler une augmentation significative de l’activité économique dans notre pays, créant directement et indirectement des milliers d’emplois au cours de la prochaine décennie », se réjouit Sani Mahamadou, le ministre nigérien du Pétrole, de l’Énergie et des Énergies renouvelables.
La connexion à l’EEEOA
Le développeur du projet devrait obtenir toutes les autorisations nécessaires d’ici à 2023 avant le lancement des travaux. Les premiers MW du parc éolien devraient alimenter le réseau électrique national du Niger en 2025. Selon Savannah, le futur parc éolien fera partie des infrastructures du réseau électrique interconnecté d’Afrique de l’Ouest. Par ailleurs, le Niger prévoit de se connecter au Système d’échanges d’énergie électrique ouest-africain (EEEOA) en 2023.
Les travaux de la dorsale nord de l’EEEOA ont été lancés il y a quelques mois. Avec un coût de 550 millions de dollars, ils permettront d’interconnecter le Nigeria, le Niger, le Burkina Faso et le Bénin d’ici à 2023, via une ligne de 330 kV. Ce projet d’intégration sous régional est financé par la Banque africaine de développement (BAD), la Banque mondiale, l’Union européenne (UE) et l’Agence française de développement (AFD).
Jean Marie Takouleu