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NIGER: l’exploitant d’uranium Somdia, à nouveau traduit en justice pour pollution

NIGER: l’exploitant d’uranium Somdia, à nouveau traduit en justice pour pollution© Abdoul Aziz Maigary

Une nouvelle bataille judiciaire oppose les organisations de la société civile (OSC) d’Agadez, réunies au sein du Collectif des OSC (Coscraz), et la Société des mines de Dasa (Somida), qui exploite des gisements d’uranium dans la province d’Agadez au nord du Niger. Les deux parties ont été entendues ce mercredi 31 janvier 2024 devant le Tribunal de grande instance hors classe de Niamey. Le Coscraz a saisi la justice pour dénoncer l’impact des activités menées par la Somida, sur l’environnement et le quotidien des populations riveraines de sa mine.

« La vie de nos concitoyens est aujourd’hui hypothéquée. Ils sont envoyés à la mort certaine, sans aucune concession. Ici, on a l’impression que la règle de fonctionnement est :  » tout pour les multinationales, rien pour les populations ». En effet, ces dernières, ne bénéficient que des irradiations radioactives et des multiples problèmes de santé publique. Et ce, en dépit de la présence des cadres nigériens qui ne font valoir ni leur rôle de sentinelles pour protéger les intérêts et ni les droits des communautés locales. Aussi, ces multinationales n’incitent ni à la conception des projets de développement durable, encore moins à la mise en place des fonds de protection de l’environnement et de sa gestion d’après mines » indique le Coscraz.

Opacité sur l’étude d’impact environnemental

Pour le collectif constitué des ONG Conseils citoyens pour les consommateurs-que choisir, Tankara et ACP Alher, c’est l’avenir des jeunes générations de cette région d’Agadez qui se joue à travers ce procès. Pour ces organisations, l’impact environnemental de l’exploitation de l’uranium doit être évalué de manière intégrale et transparente. Après l’audience de ce 31 janvier 2024, le Coscraz a publié un message sur sa page Facebook, annonçant que le délibéré se tiendra le 6 mars 2024.

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Lors de la prochaine audience, le Coscraz espère que la justice sera aussi sensible à leurs arguments qu’il y a un an. Le 13 février 2023, le tribunal d’Agadez avait en effet ordonné la suspension des activités de la Somida, détenue à 20% par l’État du Niger, et à 80% par la compagnie canadienne Global Atomic, jusqu’à la publication d’une étude d’impact environnemental. La mine d’uranium mise en exploitation en novembre 2022, devait également publier un cahier des charges, notamment son contenu local, lequel devait ensuite être suivi et évalué par les acteurs de la société civile.

Boris Ngounou

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