Le gouvernement du Niger vient de recevoir l’appui de l’Association internationale de développement (IDA) pour la mise en œuvre du Programme de développement des ressources en eau et de gestion durable des écosystèmes dans le bassin du fleuve Niger, également connu sous le nom de programme Kandadji. Cette filiale du groupe de la Banque mondiale a ainsi décidé d’accorder 150 millions de dollars au Niger.
Selon l’IDA, son financement additionnel vient soutenir le développement de l’irrigation, la promotion des mesures de sauvegarde environnementale et sociale, et la création d’activités communautaires locales. Il permettra plus précisément de construire de nouveaux logements dans les sites de réinstallation, d’apporter des aides aux populations concernées, en privilégiant les groupes vulnérables, et de fournir des services d’eau et d’assainissement.
Le barrage de Kandadji
« Face aux difficultés que connaît la région, ce financement aidera le pays à s’adapter aux effets du changement climatique en réduisant la vulnérabilité des populations à la sécheresse, en identifiant des mesures d’adaptation locales et en favorisant l’essor d’une source d’électricité renouvelable au Niger », explique Soukeyna Kane, la directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Niger.
Le barrage de Kandadji est au centre du Programme de développement des ressources en eau et de gestion durable des écosystèmes dans le bassin du fleuve Niger. Les travaux de construction de cette installation sont exécutés par China Gezhouaba Group Company (CGGC). Le barrage sera situé sur le fleuve Niger, à 150 km de Niamey, la capitale du pays. Le projet est piloté par le Haut-commissariat à l’aménagement de la vallée du Niger, un organisme rattaché aux services du Premier ministère du Niger.
La retenue d’eau aura une hauteur de 280 m, pour une longueur de 8 780 m. Son réservoir couvrira une surface de 282 hectares. Une bonne partie des eaux du barrage servira à faire tourner les quatre turbines d’une centrale électrique qui sera installée en contrebas, affichant une capacité de production de 130 MW. Le barrage servira aussi à irriguer des plantations et à renforcer l’alimentation en eau potable de Niamey.
L’impact sur l’environnement local
Selon l’IDA, le programme Kandadji permettra à terme l’irrigation de 45 000 hectares de plantation et une production de 629 GWh d’électricité supplémentaire par an en moyenne, soit environ la moitié de la consommation d’électricité du Niger en 2018. Il bénéficiera ainsi à 330 000 personnes dans le bassin du fleuve Niger.
Dans la même région, les conséquences du programme sur l’environnement seront tout aussi importantes. Le barrage de Kandadji déplacera 50 000 personnes issues de 24 villages. De plus, l’écosystème d’une importante population d’hippopotames et de lamantins sera également chamboulé puisque ces mammifères seront déplacés.
Jean Marie Takouleu