Le Niger annonce sa prochaine adhésion à la Convention sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontières et des lacs internationaux de la Commission économique des Nations unies pour l’Europe (CEE-ONU). Le pays qui partage 90 % de ses ressources en eau avec ses voisins veut mieux les encadrer face aux défis actuels, notamment le changement climatique.
Le cadre juridique de la Convention sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontières et des lacs internationaux attire un nouveau membre. Il s’agit du Niger, qui partage 90 % de ses ressources en eau avec des pays limitrophes, à l’instar de l’Algérie et la Libye au nord, du Tchad à l’est, du Nigeria et du Bénin au sud, du Burkina Faso et du Mali à l’ouest. Le souhait du Niger d’adhérer à la Convention de l’eau a été annoncé récemment par la Commission économique des Nations unies pour l’Europe (CEE-ONU).
En adhérant à la Convention sur l’eau d’Helsinki, le Niger bénéficiera du soutien de la CEE-ONU dans la mise en place de ses cadres juridiques régionaux en matière de gestion de l’eau transfrontalière.
Vers la couverture juridique du lac Tchad
La Convention fournira également une base « solide » pour aider le pays d’Afrique de l’Ouest à mobiliser des financements et à réduire les risques d’investissement dans les infrastructures hydrauliques, dans un contexte marqué par de multiples défis, notamment la croissance démographique. Selon l’ONU, le Niger affiche un taux de croissance annuel de sa population de près de 4 %. À cela s’ajoutent l’urbanisation, l’intensification de l’agriculture irriguée et l’industrialisation grandissante. Ces facteurs sont susceptibles d’entrainer davantage de conflits et une plus grande dépendance vis-à-vis des ressources en eau souterraine.
L’ONU indique que la durabilité de ces ressources transfrontalières est également menacée par le changement climatique qui se traduit par des épisodes de grande sécheresse et des pluies variables, rendant la région tantôt confrontée à des pluies diluviennes et des inondations, tantôt à des pluies insuffisantes.
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« En devenant signataire, le Niger rejoindra les pays riverains ayant directement accès au lac Tchad à savoir le Tchad et le Cameroun devenus parties respectivement en 2018 et en 2022, et le Nigeria en passe de devenir partie », indique l’ONU. La décision du gouvernement nigérian de ratifier la Convention d’Helsinki sur l’eau a été rendue publique lors d’un l’atelier national, tenu du 27 au 29 juillet 2022 à Abuja.
Le Niger est également membre de l’Autorité du bassin du Niger et de la Commission du bassin du Lac Tchad, deux organisations intergouvernementales qui promeuvent la coopération dans la gestion et le développement des ressources des bassins du fleuve Niger et du lac Tchad. Le pays a aussi signé la Charte de l’eau du bassin du lac Tchad.
Inès Magoum