Lors de Green Ball 2018, qui s’est tenu le 18 novembre à Lagos, la Fondation nigériane pour la conservation (FNC) a tiré la sonnette d’alarme sur la désertification au Nigéria. Pour cette organisation, si le programme de reboisement « Green Recovery Nigeria » n’est pas véritablement appliqué, le Nigéria sera dépourvu de forêt en 2046.
« Le Nigéria perd environ un demi-kilomètre carré de sa masse terrestre chaque année à cause de l’empiétement du désert et le temps presse avant que le pays tout entier ne devienne un désert » a déclaré le docteur Muktari Aminu-Kano, Directeur général de la Fondation nigériane pour la conservation (FNC), dimanche 18 novembre 2018 à Lagos (capitale économique du Nigéria), lors des Green Ball, une cérémonie annuelle de récompense des acteurs nigérians engagés dans la lutte pour la protection de l’environnement.
La déclaration du Directeur général de la FNC, retentit comme une sonnette d’alarme, tant les données sur l’avancement du désert au Nigéria sont alarmantes. Aminu-Kano a également déclaré que des mangroves étaient en train de disparaître dans le delta du Niger et que le pays avait déjà perdu jusqu’à 95 % de son couvert forestier. « La triste réalité est que d’ici 2046, les forêts nigérianes seront réduites en prairies, en l’absence d’une intervention. Cela aura sans doute des conséquences catastrophiques pour la stabilité nationale, car les populations tributaires des forêts seront privées de leur gagne-pain », a déclaré Muktari Aminu-Kano.
« Green Recovery Nigeria », le programme préconisé par le FNC, pour vaincre le désert
Afin de conserver une partie importante de la forêt nigériane, la Fondation nigériane pour la conservation propose comme solution le Green Recovery Nigeria (GRN). Il faudrait ainsi renforcer ce programme de reboisement qu’elle a lancé en 2016. L’initiative vise à réhabiliter en 30 ans les forêts sur 25 % (231 km2) de la superficie totale du Nigéria (924 km2), de 2017 à 2047, tout en développant des actions visant à lutter contre la déforestation et la dégradation des forêts.
Il s’agit notamment de remplacer le bois de chauffage par du gaz domestique ; promouvoir les sources d’énergies renouvelables ; assurer la régénération des forêts dégradées grâce à des plantations d’enrichissement et à une gestion forestière participative efficace en collaboration avec les populations riveraines.
Le Nigéria a pourtant signé un accord avec l’Organisation des nations unies (ONU) pour l’alimentation et l’agriculture en 1988, afin de restaurer 25 % de son couvert forestier. Mais tandis que d’autres pays africains ont commencé à mettre en œuvre cet accord, le Nigéria n’avait presque rien fait, d’où la situation dramatique dans laquelle se trouve la forêt de ce pays.
Boris Ngounou