Entre constructions de digues, sensibilisation et évacuation des populations, le Plan de réponse national que prépare le gouvernement nigérian devrait permettre une meilleure efficacité face aux risques d’inondations.
Les autorités du Nigeria en ont marre des inondations et surtout de leurs conséquences. Pour la seule année 2022, le phénomène a tué 600 personnes et détruit plusieurs infrastructures (points d’eau, écoles, ponts, etc.). Dans l’État de Katsina situé à 437 kilomètres de la capitale Abuja, au moins 200 maisons ont été dévastées par les averses de juillet 2023. L’heure est aux solutions.
Ainsi, l’Agence nationale de gestion des urgences (Nema) a annoncé récemment qu’elle allait activer un Plan de réponse national face aux risques d’inondations qui planent sur plusieurs villes en cette saison pluvieuse. C’est dans ce cadre que 14 États parmi lesquels Kaduna, l’Adamawa et le Plateau ont été placés en alerte dans le but de prévenir les dégâts économiques et environnementaux.
En effet, des lignes électriques et des arbres sont souvent coupés par les rafales, tandis que le bétail est emporté par les eaux durant ces épisodes imputés au changement climatique. Mais le pays d’Afrique de l’Ouest tient aussi préserver son image de puissance économique et militaire dans la région. À cet effet, la Nema a également mobilisé l’armée de l’air nigériane pour sensibiliser les populations les plus exposées, mais surtout les secourir en cas d’inondations. Ce qui est logique au regard des prévisions météorologiques et des constructions anarchiques qui obstruent le drainage des eaux pluviales.
Des solutions concrètes et résilientes
« Nous allons investir dans des infrastructures capables de résister aux catastrophes naturelles telles que des barrières anti-inondation, des bâtiments renforcés et des systèmes de drainage. Cela peut être coûteux, mais peut sauver des vies et éviter des dommages à long terme. Ensuite, nous allons éduquer davantage la communauté sur la préparation aux urgences. Cela inclut d’enseigner aux gens comment évacuer en toute sécurité, comment stocker des fournitures et comment communiquer entre eux pendant une crise », explique Mustapha Habib Ahmed, le directeur général de la Nema, basée à Lagos.
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Dans la plus grande métropole du Nigeria où les 21 millions d’habitants sont régulièrement affectés par le cycle annuel des inondations, une station de pompage vient d’être construite. Cette installation équipée d’un réservoir permettra aux opérateurs économiques et aux ménages notamment du bidonville de Makoko situé en basse altitude de pomper de grands volumes d’eau en réponse à l’élévation du niveau de la mer.
Benoit-Ivan Wansi