C’est en marge d’une conférence organisée par le mercredi 1er août 2018, à Lagos, sur le thème « Mix énergétique du Nigeria : les opportunités d’investissement dans les infrastructures hors réseau », que le directeur de la division Énergie et Infrastructure de Stanbic IBTC Bank, Abiodun Oni a annoncé que le secteur des énergies vertes ont attiré 200 millions de dollars au Nigeria en 2018. Il a précisé que ces investissements proviennent pour l’essentiel du secteur privé.
Les investissements ont surtout été réalisés dans l’énergie solaire hors réseau, l’éolienne, la biomasse ou encore l’hydroélectricité, que l’État envisage de dynamiser, notamment en misant sur les petites centrales de moins de 30 MW. Le Nigeria reste néanmoins un pays prometteur pour les investissements dans les énergies renouvelables et surtout hors réseau. Le pays qui compte plus de 190 millions d’habitants dispose d’un taux d’accès à l’électricité de 45 %.
Les potentialités du Nigeria
Le Nigeria est la plus grande économie de l’Afrique subsaharienne. Mais les problèmes d’accès à l’électricité freinent sa croissance. Le pays dispose pourtant d’énormes ressources hydroélectriques, solaires ou encore éoliennes. Aujourd’hui, il dispose d’ores et déjà de la capacité de produire 12 522 MW d’électricité grâce aux centrales solaires et surtout aux centrales hydroélectriques existantes. Mais, elles ne produisent réellement que 4 000 MW, ce qui est insuffisant. D’ailleurs, selon la Banque mondiale, 75 millions de personnes n’ont pas accès à l’électricité au Nigeria en 2017.
Un chiffre qui concerne davantage les zones rurales où seulement 36 % des personnes ont accès à l’électricité, contre 55 % pour celles vivant en ville selon l’organisme de coopération américain Usaid. Beaucoup de villages ne sont pas desservis par le réseau national de distribution d’électricité. Ce qui peut constituer une aubaine pour les investisseurs privée afin d’y développer de l’Off-Grid.
Ce qui fait dire Segun Adaju, le président de l’Association pour les énergies renouvelables au Nigeria : « lorsque les opérateurs investiront dans les infrastructures d’énergie solaire, tels que des panneaux, des batteries (…), cela dynamisera l’accès à l’électricité au Nigeria ». Il a d’ailleurs profité de l’occasion pour lancer un appel aux particuliers et aux entreprises afin qu’ils investissent dans l’énergie solaire au Nigeria.
Jean Marie Takouleu