C’est un sursaut écologiste qu’effectue le Nigeria après moult interpellations sur le niveau critique de ses réserves forestières. Le pays d’Afrique de l’Ouest va bientôt connaitre un vaste plan de reforestation. « … Nous mobiliserons la jeunesse nigériane pour planter 25 millions d’arbres afin d’augmenter notre puits carbone… » a annoncé le président nigérian, Muhammadu Buhari, lors de son discours au sommet de l’ONU sur le climat, le 23 septembre 2019 à New York.
Cette annonce du chef d’État nigérian va peut-être apaiser les inquiétudes des militants écologistes concernant le niveau de couverture forestière dans le pays. « Le Nigeria n’est plus vert, il est maintenant brun » avait déclaré lors d’une conférence presse, donnée à Abuja le 17 janvier 2019, Mutari Aminu-Kano, directeur général de la Fondation nigériane pour la conservation (NFC). Selon lui, le Nigeria perd environ 400 000 hectares de ses terres chaque année à cause de la déforestation. « Le Nigeria n’affiche actuellement que 4 % de couverture forestière, le reste est parti », a-t-il ajouté.
Le Nigeria veut réduire ses émissions de carbone d’ici à 2030
Les actions du Nigeria pour le climat ne vont pas se limiter au reboisement. Le président nigérian a fait état d’autres projets lors de son allocution à la tribune de l’ONU. « Dans le secteur de l’énergie, le Nigeria est actuellement en train de diversifier ses sources d’énergie, pour accomplir la transition depuis un système énergétique basé sur le pétrole, vers des énergies basées sur l’eau, le soleil, le vent, la biomasse et le nucléaire. Le Nigeria est plus particulièrement engagé sur son objectif de 30 % d’énergies propres ou renouvelables d’ici 2030. Ceci dans la perspective de réduire nos émissions de dioxine de carbone de 179 millions de tonnes par an d’ici 2030. »
L’édition 2019 du sommet action climat de l’ONU s’est voulu concret. Comme l’a exigé le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, les chefs d’État appelés à prendre la parole ont surtout présenté des actions et projets concrets visant à réduire le réchauffement climatique. Un exercice au cours duquel des chefs d’États africains (du Tchad, du Nigeria, de Djibouti, de Sierra Leone) ont fait l’unanimité sur un point : l’Afrique qui subit de plein fouet les effets désastreux du changement climatique, ne pourra pas s’en sortir s’elle n’est pas aidée. Les pays les plus riches doivent tenir les promesses de l’Accord de Paris, en finançant les efforts climats des pays africains.
Boris Ngounou