Le président de la République fédérale du Nigeria, Ahmed Bola Tinubu vient d’ordonner la suspension du droit d’accise de 10 % sur les plastiques à usage unique dans le pays. Il veut ainsi en finir avec les effets négatifs de cet ajustement fiscal sur les entreprises et dans une certaine mesure sur les ménages.
La taxe verte de 10 % sur les plastiques à usage unique n’aura pas fait long feu au Nigeria. Introduite en début mai 2023 par l’ancien président nigérian, Muhammadu Buhari, elle vient d’être suspendue par le nouveau président de la République fédérale, Ahmed Bola Tinubu dans le cadre de son programme audacieux de réformes.
Si Muhammadu Buhari pensait que ce droit d’accise (impôt indirect sur la vente ou l’utilisation d’un produit, Ndlr) sur les plastiques à usage unique permettrait de dissuader le producteur et le consommateur, et ainsi réduire la pollution plastique dans le pays d’Afrique de l’Ouest, Ahmed Bola Tinubu l’entend d’une autre oreille. Le nouveau président nigérian, installé le 29 mai 2023 y voit surtout une politique fiscale défavorable aux entreprises et aux ménages. « La nouvelle ordonnance a donc pour but d’atténuer les effets négatifs de cet ajustement fiscal sur les entreprises et l’étouffement des ménages », a expliqué Dele Alake, le porte-parole du gouvernement nigérian à la presse. Le droit d’accise de 10 % concernait également les conteneurs, les films et sacs en plastique.
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Ce qui suppose que les entreprises pourront produire et mettre sur le marché les plastiques à usage unique en toute quiétude, en attendant peut-être leur interdiction sur l’ensemble du territoire nigérian d’ici à 2028. Mais rien n’est moins sûr au vu de l’irrégularité dans l’encadrement de la production des emballages et des contenants plastiques, ainsi que dans la gestion des déchets issus de cette activité au Nigeria.
En attendant, la pollution plastique s’accentuera inévitablement. Selon les chiffres officiels, en moyenne 2,5 millions de tonnes de déchets plastiques sont générées chaque année au Nigeria, avec des conséquences sur la biodiversité aquatique. Les déchets plastiques se retrouvent également dans les rues, obstruant les canalisations et dégradant la qualité des sols.
Inès Magoum