L’État de Lagos au Nigeria est décidé à diversifier son mix énergétique à partir des énergies renouvelables. C’est à cette faveur que les autorités lagotiennes ont récemment recruté le néerlandais Harvest Waste pour y construire une usine de valorisation des déchets solides, près de la décharge d’Epe.
Pendant au moins 25 ans, quelque 40 000 foyers de l’État de Lagos au Nigeria seront alimentés en électricité à partir des déchets solides. Le 28 mai 2024, le gouverneur de Lagos Babajide Sanwo-Olu et le commissaire à l’environnement et aux ressources en eau, Tokunbo Wahab ont signé un accord de partenariat avec la société néerlandaise Harvest Waste, spécialisée dans les services de conseil en environnement, pour la construction d’une nouvelle usine de valorisation énergétique des déchets solides.
La future installation sera située près de la décharge d’Epe, la plus grande de l’État (80 hectares) inaugurée en 2009. «
Ce partenariat représente un bond en avant monumental dans la stratégie de gestion des déchets de Lagos. Il témoigne du pouvoir de l’innovation et de la collaboration internationale dans la construction d’une ville résiliente et durable», a indiqué l’entreprise dirigée par Evert Lichtenbelt depuis Amsterdam, pendant la signature de l’accord à Lagos.
Jusqu’à 75 MW d’électricité de base seront produits
Avec une capacité de traitement de 2 250 tonnes de déchets par jour et une durée de vie opérationnelle de plus de 25 ans, la nouvelle unité détournera les déchets solides non traités des sites d’enfouissement, minimisant ainsi l’empreinte environnementale des méthodes d’élimination des déchets. Le gouverneur de l’État de Lagos Babajide Sanwo-Olu précise que la future usine devrait piéger environ 550 000 tonnes de dioxyde de carbone (CO2) et d’autres gaz à effet de serre (GES) émis quotidiennement par les décharges.
Cette installation de pointe devrait produire 60 à 75 mégawatts (MW) d’électricité de base, renforçant la sécurité énergétique, et réduira la dépendance d’environ 40 000 ménages vis-à-vis du réseau électrique national, déjà très faible et auquel près de 90 millions de Nigérians n’ont toujours pas accès en 2024, soit 40% de la population.
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Par ailleurs, la mise en œuvre de ce projet contribuera à réduire la pollution par les déchets solides dans l’État de Lagos, qui génère environ 13 000 tonnes de détritus par an selon l’Autorité de gestion des déchets de l’État de Lagos (Lawma), et dont la majeure partie n’est pas correctement prise en charge. Et dans l’ensemble du gouvernement central du pays d’Afrique de l’Ouest, sur 32 millions de tonnes de déchets produits par an, au moins 70 % finissent dans les décharges, les égouts, les plages et les plans d’eau.
Inès Magoum