Le conseil d’administration de la Banque africaine de développement (BAD) a approuvé un prêt de 200 millions de dollars en faveur du Nigeria. L’investissement est destiné à soutenir le Projet d’électrification du Nigeria (NEP), mis en place dans le cadre du Plan de relance et de croissance économique 2017-2020 du gouvernement du Nigeria. La partie du projet soutenu par la BAD est destinée aux zones rurales où l’accès à l’électricité reste faible. Dans plusieurs pays africains, les politiques les plus efficaces pour faciliter l’accès à l’électricité dans les villages tournent actuellement autour de l’off-grid.
Pour illustrer cette nouvelle orientation, le ministère de l’Énergie du Nigeria s’est déconnecté du réseau électrique national pour adopter un off-grid solaire. Fournie par l’entreprise Proserve Energy Services, elle produit 750 kilowatts d’électricité, qui sont ensuite vendus au ministère à un prix nettement plus abordable que celui du réseau.
Le projet a donc été confié à l’Agence d’électrification rurale (REA). Cette organisation, qui dépend du ministère nigérian de l’Énergie, mène en ce moment une politique qui favorise les investissements du secteur privé. « Compte tenu du montant limité des financements publics disponibles, les projets qui catalysent les investissements du secteur privé sont essentiels pour permettre à la BAD et à ses pays membres régionaux d’atteindre leur objectif commun d’électrifier le continent au cours de la prochaine décennie », a reconnu Amadou Hott, le vice-président de la BAD chargé de l’énergie, du changement climatique et de la croissance verte.
L’investissement de l’AGTF
Le NET est un projet ambitieux dont la mise en place s’étalera sur la durée et nécessitera des investissements. Le Fonds pour la coopération en Afrique (AGTF) a ainsi décidé de soutenir le projet avec un prêt de 50 millions de dollars. Mais le Nigeria a aussi besoin d’investissements directs des entreprises qui travaillent sur le terrain pour fournir de l’électricité dans les villages.
C’est le cas de l’entreprise britannique Azuri Technologies. Elle travaille actuellement sur un partenariat avec Niger Delta Power Holding Company (NDPHC). Objectif : fournir des mini-grids à 20 000 foyers. Ces familles vont payer leur facture sur le modèle du « pay-as-you-go », un paiement à l’usage, grâce au « mobile banking », très développé sur place et dans plusieurs pays africains.
L’assainissement des procédures d’investissement dans le secteur de l’énergie pourrait aussi intéresser Bboxx, une autre entreprise britannique spécialisée dans la fourniture des mini-réseaux électriques fonctionnant grâce au solaire. Elle scrute en ce moment plusieurs pays africains, n’hésitant pas à s’allier à des grands groupes comme Électricité de France (EDF).
Jean Marie Takouleu