Le gouvernement fédéral du Nigeria a récemment indiqué que le litige qui bloque encore le développement du mégaprojet hydroélectrique de Mambilla était « presque » résolu. Cette issue permettra le démarrage des travaux sur le site du projet hydroélectrique.
S’achemine-t-on enfin vers le début des travaux sur le site du mégaprojet hydroélectrique de Mambilla ? Le ministre nigérian de l’Énergie, Sale Mamman, a affirmé récemment qu’une entente avait été trouvée au sujet d’un litige qui bloque la mise en œuvre du projet hydroélectrique de Mambilla à l’est du Nigeria.
C’est Sunrise Power and Transmission qui est à l’origine de cette péripétie juridique. L’entreprise nigériane a engagé des poursuites contre le gouvernement fédéral du Nigeria devant le tribunal de commerce de Paris. Cette procédure judiciaire fait suite à l’annulation en 2007 de son contrat en faveur des entreprises chinoises Sinohydro et China Civil Engineering Construction Corporation (CCECC). Sunrise Power réclame dès lors au gouvernement des dommages et intérêts à hauteur de 2,3 milliards de dollars.
Le ministre Sale Mamman a indiqué que le procureur général Abubakar Malami était en train de finaliser les termes de l’accord. Un dénouement qui laisse le ministre Sale Mamman optimiste.
Le début des travaux en 2020
La mise en œuvre du mégaprojet hydroélectrique de Mambilla nécessitera un investissement de 4,8 milliards de dollars. Le gouvernement fédéral du Nigeria financera le projet grâce à un prêt d’Exim Bank of China. La Banque publique chinoise avait été contrainte de retarder le déblocage des fonds, en raison du litige entre le gouvernement et Sunrise Power.
Sale Mamman affirme que ce dossier est presque clos, et que le projet entrerait dans sa phase de construction avant la fin de cette année. Le barrage de Mambilla devrait fournir 3,05 GW d’électricité et sera élevé sur le fleuve Dongo, au niveau du village de Gembu, devenant ainsi l’une des plus grandes retenues d’eau d’Afrique de l’Ouest. Cette énorme infrastructure devrait entraîner le déplacement de 100 000 personnes dans l’État de Tabara. Une situation qui a poussé plusieurs partenaires au développement à se montrer réticents à financer le projet.
Sur le plan technique, Sinohydro et CCECC devront détourner une partie des eaux du réservoir du barrage Mimballa, en place depuis 1982. L’eau sera conduite par trois tunnels de 33 km chacun. Une partie de l’eau, qui arrive avec une très forte pression, sera interceptée par les barrages de Sum Sum et de Nghu. L’autre partie des eaux du barrage de Mambilla alimentera les deux centrales souterraines construites dans la roche. Le plus gros barrage affichera une hauteur de 150 m.
Jean Marie Takouleu