Des agents du changement et des champions de la durabilité environnementale. C’est ainsi que seront bientôt appelés les participants à ce mois de formation lancé récemment par l’Autorité de gestion des déchets de Lagos (Lawma) au Nigeria. Les cours qui seront dispensés à l’académie de l’organisme parapublic de gestion des déchets de Lagos, couvrent des domaines d’intérêt particulier en matière de gestion durable des déchets.
Il s’agit notamment de « la récupération des ressources et la gestion des déchets, des solutions plus intelligentes pour la ségrégation et la logistique, le recyclage des déchets, les modèles de PSP (Private Sector Partnership) pour les déchets, le financement des déchets, les audits de déchets, l’analyse judiciaire des déchets, la transformation des déchets en richesses, favorisant la création d’emplois, etc. », indique la Lawma. Les participants à cette formation sont tous de nouveaux diplômés sortis des différentes universités du pays d’Afrique de l’Ouest.
La valorisation des déchets solides face à la pollution
En effet, les déchets solides peuvent notamment être valorisés en engrais pour l’agriculture (déchets organiques), en électricité (déchets organiques, plastiques) ou en matières premières pour l’approvisionnement des industries. Et ce ne sont pas les déchets qui manquent à Lagos. Car, cette ville d’environ 16 millions d’habitants, l’une des plus polluée du Nigeria, génère près de 13 000 tonnes de déchets par jour. Ces détritus favorisent la prolifération des moustiques, ce qui entraîne une incidence élevée du paludisme ainsi qu’un risque important de contracter le choléra et d’autres maladies. Dans certains quartiers même, l’odeur dégagée par les déchets (pollution olfactive) rend les lieux inhabitables.
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Durant ces 30 jours de formation initiée par la Lawma, les étudiants nigérians auront également l’opportunité d’échanger avec des consultants en environnement, des professionnels qui travaillent dans le secteur de la gestion des déchets ou sur des projets d’infrastructure de gestion des déchets, des gestionnaires de projets, des administrateurs, des coordinateurs et d’autres professionnels qui travaillent sur des projets communautaires, notamment sur leurs expériences dans le secteur.
Outre la connaissance des avantages d’une économie circulaire des déchets à Lagos et l’accès au financement, la transition vers cette démarche à Lagos passera aussi par des infrastructures adéquates de gestion des déchets, le durcissement du cadre réglementaire et la collaboration entre le gouvernement, le secteur privé, les investisseurs étrangers et la société civile.
Pour mémoire, Lagos n’est pas un cas isolé. Dans les 1 199 autres métropoles du Nigeria, il y’a également la nécessité de mettre en place des systèmes efficaces de gestion des déchets. Actuellement, le pays d’Afrique de l’Ouest produit environ 32 millions de tonnes de déchets solides par an, dont seulement 20 à 30 % sont collectés et gérés correctement. Plus de 70% de déchets finissent dans les décharges, les plans d’eau ou les égouts.
Inès Magoum