Lighthouse beach, située dans la ville de Lagos au Nigeria n’est plus que l’ombre d’elle-même. À l’origine de ce chaos, la pollution par les déchets plastiques, ainsi que l’abandon d’épaves de bateaux par les marins. Une énième initiative a récemment permis de collecter 230 sacs de déchets plastiques sur la plage nigériane, mais suffira-t-elle à redonner à cet espace son visage d’antan ?
Lighthouse beach est débarrassée d’une partie de ses déchets plastiques. La dépollution de la plus grande plage de Lagos au Nigeria a été effectuée dans le cadre d’une action collective dirigée par la citoyenne nigériane Owoade Yussuf.
Au total, 230 grands sacs de déchets plastiques ont été collecté à Lighthouse beach par une dizaine de bénévoles. D’après le chef d’équipe Owoade Yussuf, les déchets collectés seront vendus à 500 dollars la tonne. Le recyclage de plastique pourrait donc rapporter 250 millions de dollars à la ville de Lagos en moins d’un an. La ville de 20 millions d’habitants produit entre 13 000 tonnes et 15 000 tonnes d’ordures par jour, dont 2 250 tonnes de plastique selon l’entreprise locale WeCyclers.
« Nous reviendrons en juin 2021 avec plus de 100 bénévoles », déclare Owoade Yussuf, à l’initiative de la collecte d’ordures sur la Lighthouse beach, une étendue de neuf kilomètres de sable orienté sud-est en direction du lac Cathie. Outre les déchets plastiques, la plage est polluée par des épaves de bateaux abandonnés par les marins.
L’urgence de la sensibilisation
La forte concentration de déchets plastiques à la Lighthouse beach, qui relie Lagos au Bénin sur plus d’une centaine de kilomètres, entraîne de graves conséquences sur la santé humaine et l’environnement. Si rien n’est fait, les habitants de Lagos pourraient se retrouver dans la même situation que celles de la Tunisie, où les baignades sont proscrites dans 23 plages depuis juin 2020 du fait de la pollution.
La solution définitive au problème de pollution plastique à Lagos viendra des populations. De l’avis d’Owoade Yussuf, il faudra par exemple rappeler aux communautés locales les avantages de garder son environnement propre. Les populations devront également être impliquées dans des projets d’assainissement quotidien, hebdomadaire ou mensuel.
L’éradication de la pollution à Lagos et dans les autres villes du Nigeria passera aussi par le respect scrupuleux de la loi sur les déchets plastiques, promulguée en octobre 2020 par le gouvernement du Nigeria. La législation favorise entre autres le développement d’une économie circulaire autour du plastique, dans un pays qui génère quelque 32 millions de tonnes d’ordures par an, dont 2,5 millions de tonnes de déchets plastiques.
Inès Magoum