Lagos, la capitale économique du Nigeria., est aussi la plus grande ville du pays avec une population estimée à 21 millions de personnes (métropole inclus). À elle seul la métropole est deux fois plus peuplée que le Benin, et trois fois plus que le Togo. Avec une population en pleine croissance, le transport en commun devient compliqué à cause des embouteillages. Mais comme dans de nombreuses villes d’Afrique sub-saharienne, les populations de Lagos empruntent des mototaxis plus rapides, puisqu’ils zigzaguent entre les quatre roues.
C’est aussi un mode de transport qui souffre de nombreux maux avec les accidents qui surviennent au quotidien. MAX.ng, une start-up nigériane a décidé de se lancer dans ce mode de transport, proposant des deux roues « plus sûrs », et envisage même de se lancer dans les tuk tuk, ces fameux taxis à trois roues très populaires au Nigeria et importées d’Asie. Elle propose aussi des motomarines, Lagos étant aussi un ensemble d’îles groupées.
Des motos électriques dans sa flotte
Pour bénéficier des services de l’entreprise, c’est-à-dire, effectuer un déplacement ou envoyer un colis, il suffit de contacter la base grâce à leur application mobile. Plus important encore, la jeune entreprise veut introduire des motos électriques dans sa flotte. « Nous testons des motos électriques en partenariat avec les fabricants de véhicules électriques et collaborons avec les opérateurs de réseau à travers le Nigéria pour déployer des stations de recharge », le directeur financier de MAX.ng.
Pour financer son projet pilote de moto électrique, la start-up a effectué récemment une levée de fonds qui a permis de collecter 7 millions de dollars. Les fonds viennent de Breakthrough Energy Ventures, Zrosk Investment Management, uMunthu Fund du néerlandais Goodwell Investments. La levée de fonds a été organisée par Novastar Ventures, une société de capital-risque établie à Nairobi et à Lagos.
Au départ, l’entreprise voulait une mobilisation financière de 7 millions de dollars, finalement, elle tire son épingle du jeu avec 9 millions de dollars, notamment avec les contributions de Alitheia Capital et Yamaha le constructeur japonais qui voit un intérêt particulier « Nous voulons travailler avec de bons entrepreneurs en Afrique pour développer de nouvelles affaires », déclare Shoji Shiraishi de New Venture Business Development à Yamaha Motor Company. Conscient de la difficulté à disposer d’une source d’alimentation en électricité sûre pour recharger ses deux roues électriques, la jeune entreprise ambitionne de développer des sources d’énergie renouvelable. De l’off-grid solaire, pourquoi pas ? Au Nigeria, les entreprises se tournent de plus en plus vers l’off-grid pour échapper aux caprices du réseau électrique national.
Lancée en 2015, la start-up qui affiche plus d’un million de voyages à son compteur envisage d’étendre ses services dans 10 villes d’Afrique de l’ouest, notamment Accra au Ghana et Abidjan en Côte d’Ivoire.
Jean Marie Takouleu