Élever le niveau de coopération du Nigeria dans le domaine de l’eau transfrontalière, dans la perspective de la prochaine Conférence des Nations Unies sur l’eau de 2023. C’est le principal enjeu de l’adhésion prochaine du Nigeria à la Convention sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontaliers et des lacs internationaux. La décision du gouvernement nigérian de ratifier la Convention d’Helsinki sur l’eau a été rendue publique lors d’un l’atelier national, tenu du 27 au 29 juillet 2022 à Abuja.
Le Nigeria bénéficiera du soutien de la Commission économique des Nations unies pour l’Europe (CEE-ONU), à l’initiative de cette convention pour relever les défis actuels liés à l’eau dans le pays d’Afrique de l’Ouest notamment la croissance démographique, l’urbanisation accrue, la pollution, l’agriculture irriguée et l’industrialisation. Ces défis sont exacerbés par la sécheresse et la dépendance accrue aux ressources en eaux souterraines. Le Nigeria souffre également d’inondations permanentes, qui pourraient avoir des conséquences se chiffrant en milliards de dollars.
Un cadre juridique
Le Nigeria partage les ressources en eau du lac Tchad avec l’Algérie, le Cameroun, le Niger, la République centrafricaine, le Tchad et le Soudan. Il s’agit de la plus grande zone de drainage intérieur d’Afrique, couvrant une superficie de 2 434 000 m2, soit 8 % de la superficie totale du continent africain. Le pays abrite également environ 80 % des 100 millions d’habitants du bassin du fleuve Niger, qui bénéficie également à l’Algérie, au Bénin, au Burkina Faso, au Cameroun, à la Côte d’Ivoire, à la Guinée, au Mali, au Niger et au Tchad.
Outre la fourniture d’une base juridique pour une coopération qui profite à la paix, à la stabilité, à la croissance économique et au développement durable plus largement, l’engagement du Nigeria vis-à-vis de la Convention d’Helsinki sur l’eau fournit aussi une base solide, avec le soutien des institutions financières internationales, pour aider à mobiliser des financements et à réduire les risques d’investissements pour le changement climatique adaptation dans les bassins partagés. La convention devrait aider le Nigeria à améliorer sa gestion intégrée des ressources en eau au niveau national.
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Les cadres juridiques régionaux tels que la Charte des eaux du bassin du lac Tchad pourraient aussi entrer en vigueur au Nigeria avec la ratification de la Convention sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontaliers et des lacs internationaux. La validation de la proposition du Nigeria par la CEE-ONU fera de ce pays, le 8e État parti de la Convention de l’Helsinki de 1992 en Afrique. La convention a déjà été ratifiée par le Ghana (en 2020), le Tchad et le Sénégal en 2018, ainsi que la Guinée-Bissau et le Togo en 2021. Au Cameroun et en Ouganda, les démarches devraient aboutir prochainement. Au niveau régional, le Nigeria fait partie de la Commission du bassin du lac Tchad. Le pays est également membre de l’Autorité du bassin du Niger.
Inès Magoum