Environmental Rights Action/Friends of the Earth Nigeria (ERA/FoEN) a célébré l’édition 2021 de la journée mondiale de l’environnement par un appel lancé en direction des pouvoirs publics. L’organisation non gouvernementale (ONG) de promotion des droits humains en matière environnementale propose au gouvernement fédéral du Nigéria d’adopter la décennie des Nations unies pour la restauration des écosystèmes. Selon les chiffres officiels, l’avancée du désert menace les moyens de subsistance d’environ 40 millions de ruraux dans la région sahélienne du Nigeria.
Les autorités nigérianes devraient redoubler d’efforts dans la restauration de la biodiversité et des milieux naturels. C’est le contenu d’un appel lancé le 5 juin 2021 par Environmental Rights Action/Friends of the Earth Nigeria (ERA/FoEN), à l’occasion de la journée mondiale de l’environnement. L’organisation non gouvernementale (ONG) nigériane de défense des droits propose au gouvernement fédéral du Nigéria d’adopter l’Action des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes. « La restauration des écosystèmes améliorerait la biodiversité, nettoierait les rivières polluées et les sols contaminés et garantirait les moyens de subsistance de la population » explique Godwin Ojo, le directeur exécutif d’ERA/FoEN.
La dégradation des écosystèmes est préoccupante au Nigéria. Dans le nord du pays, zone de transition entre le désert du Sahara et les savanes, la déforestation menace les moyens de subsistance d’environ 40 millions de personnes, selon les chiffres officiels. Par ailleurs, le taux annuel de déforestation au Nigeria est de 3,5%, ce qui représente une perte moyenne de 350 000 à 400 000 hectares de couvert forestier par an. Selon les autorités nigérianes, les problèmes environnementaux, notamment la déforestation, la sécheresse et la désertification font perdre au pays le plus peuplé d’Afrique (201 millions d’habitants en 2019), plus de 10,5 milliards de nairas (34,3 millions de dollars).
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Restaurer quatre millions d’hectares de terres dégradées
Le Nigéria a pourtant posé des actes en faveur de la restauration des écosystèmes. En 2015 le pays d’Afrique de l’Ouest s’est engagé avec plusieurs autres pays africains à restaurer plus de 84 millions d’hectares de terres dégradées dans le cadre de l’Initiative pour la restauration des paysages forestiers en Afrique AFR100, qui vise à restaurer 100 millions d’hectares de terres d’ici à 2030. C’est dans ce sillage que le gouvernement du Nigeria a annoncé en 2017 son intention de restaurer quatre millions d’hectares de terres dégradées. Sauf que « les efforts du gouvernement nigérian en faveur de l’environnement ne sont pas durables » affirme Ebenezer Olagunju Temidayo, chercheur sur le changement climatique à l’Université d’Ibadan, située au sud-ouest du Nigeria. Selon lui, l’échec des projets environnementaux au Nigéria s’explique par le manque de suivi et de continuité, l’incohérence des politiques gouvernementales, et le détournement de fonds destinés à la gestion des projets.
C’est dans ce contexte qu’intervient tout de même, l’interpellation de l’ONG ERA/FoEN. La Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes (2021-2030) est un appel lancé à tous les pays du monde à s’unir pour protéger et restaurer les écosystèmes dans l’intérêt de la nature et des êtres humains. L’initiative vise à mettre un terme à la dégradation des écosystèmes et à les restaurer afin d’atteindre les objectifs fixés par la communauté internationale. Notamment le Défi de Bonn, une initiative mondiale visant à restaurer 350 millions d’hectares de terres d’ici 2030.
Boris Ngounou