Le gouvernement fédéral nigérian veut concéder le projet du barrage de Gurara à un opérateur privé. Les modalités de cette concession portant exclusivement sur le volet hydroélectrique du barrage de 30 MW, n’attendent plus que l’approbation du Conseil exécutif fédéral.
Les formalités sont achevées pour la mise en concession de la centrale hydroélectrique de Gurara, au nord-ouest du Nigeria. L’annonce vient d’être faite par le gouvernement fédéral par la voix de Suleiman Adamu, le ministre nigérian chargé des ressources hydrauliques. « Il ne nous reste plus qu’à soumettre ces modalités auprès du Conseil exécutif fédéral, pour approbation », a-t-il déclaré le 15 mars 2019 à Abuja, la capitale du Nigéria.
Le projet doté d’une capacité de 30 mégawatts (MW), sera confié à un opérateur privé, dans le cadre d’un accord de construction, exploitation et transfert (BOT). Le concessionnaire retenu par le gouvernement sera responsable de la production d’électricité du barrage et du raccordement de l’infrastructure au réseau électrique national.
Ce processus de mise en concession est facilité par la Commission de régulation des concessions des infrastructures et le Bureau des entreprises publiques. Ces deux organes sont chargés d’analyser rigoureusement les dossiers de concession, avant de les soumettre au gouvernement fédéral.
Démenti du gouvernement
Face à la presse, le ministre des Ressources hydrauliques a tenu à démentir les rumeurs selon lesquelles, le gouvernement procèderait à la privatisation de tous les barrages hydroélectriques du pays. « Nous ne privatisons pas les barrages, nous mettons en concession la composante hydroélectrique des infrastructures. Mais le barrage en lui-même demeure la propriété de l’État », a affirmé le ministre Suleiman Adamu.
Outre la production d’énergie hydroélectrique, le barrage a été équipé d’installations de premier ordre pour la production d’eau potable, l’irrigation, l’agriculture, le développement du tourisme et la pisciculture.
D’une valeur de 6,68 milliards de nairas, environ 15 millions d’euros, le projet hydroélectrique de Gurara s’inscrit dans le cadre d’un programme de privatisation de six mini-centrales hydroélectriques. « Il s’agit de l’une des initiatives du gouvernement visant à améliorer la fourniture en électricité aux couches les plus vulnérables de la société. Nous avons proposé six infrastructures de petite taille à l’abandon depuis plusieurs décennies. Outre les universités où l’État intervient directement sur le plan financier, l’ensemble des projets est soutenu par des fonds privés. » a expliqué, Babatunde Fashola, le ministre de l’Énergie.
Le Nigeria connait actuellement un déficit énergétique de 7 000 MW environ. Un besoin qu’entend combler ce pays d’Afrique de l’ouest qui n’a jusqu’ici exploité que 1 930 MW, sur un potentiel hydroélectrique de 12 220 MW.
Boris Ngounou