Le gouvernement fédéral du Nigéria et le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) de l’Organisation des Nations unies (ONU) ont décidé d’injecter 15 millions de dollars pour améliorer la gestion des déchets électroniques qui causent de graves problèmes de pollution dans le pays.
Le Nigéria fait partie des pays africains qui accueillent chaque année des milliers de tonnes de déchets électroniques en provenance d’Europe et d’Amérique du Nord. Il est difficile donner un chiffre exact sur la quantité de déchets électroniques qui finit au Nigéria. Mais, les recherches menées par l’Université des Nations unies montrent que 60 000 tonnes de déchets électroniques entrent au Nigéria chaque année par le seul port de Lagos. Cette quantité de déchets électroniques pourrait augmenter dans les prochaines années, avec le contexte actuel marqué par le refus « catégorique » des pays asiatiques de continuer à accueillir les déchets des pays occidentaux. Ces derniers pourraient se mettre en quête de nouvelles destinations pour leurs déchets.
Sur place, au Nigéria, la National Environmental Standards and Regulations Enforcement Agency (Nesrea) estime que 270 000 tonnes de déchets électroniques sont arrivées dans le pays en 2017. Cela signifie une augmentation de 170 % par rapport à 2009.
Vers une amélioration de la gestion des déchets électroniques ?
Dans les différentes villes du Nig2ria, les populations les plus défavorisées parviennent à survivre en collectant de la ferraille, ou en exploitant certaines composantes utilisables sur les déchets électroniques. Ce faisant, ces personnes s’exposent à des produits dangereux contenus dans ces déchets, comme le plomb. Selon l’Organisation internationale du travail, plus de 100 000 personnes démontent chaque les déchets électroniques à la main, pour en extraire les composantes commercialisables. Le reste est tout simplement brûlé, ce qui pollue lourdement l’environnement. Le même phénomène est observé dans un pays voisin comme le Cameroun.
Mais l’ONU et le gouvernement du Nigéria ont décidé de s’attaquer à ce problème en lançant un projet baptisé « Approche de l’économie circulaire pour le secteur de l’électronique au Nigéria ». Le projet sera mis en œuvre par Nesrea avec un budget de 15 millions de dollars. Le financement provient du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) de l’ONU. « Cette intervention du Fonds pour l’environnement mondial vise à stimuler le développement d’une économie circulaire durable pour les produits électroniques au Nigéria », explique Ibukun Odusote, la secrétaire permanente du ministère de l’Environnement du Nigéria.
Une législation sur les déchets électroniques…
L’autre objectif du projet « approches de l’économie circulaire pour le secteur de l’électronique au Nigéria » est d’appuyer le gouvernement fédéral du Nigéria dans la mise en place d’une législation qui engagerait la responsabilité des producteurs, en collaboration avec le secteur privé pour développer des entreprises rentables de maintien de la valeur, notamment des systèmes de recyclage et d’élimination des produits électroniques. Une telle approche pourrait garantir des emplois pour les personnes défavorisées qui, au quotidien, manipulent les déchets électroniques sans protection.
Le projet vise aussi le développement des systèmes d’éliminations des déchets électroniques non utilisables. Et puis, si ce modèle réussit au Nigéria, l’ONU le développera dans d’autres pays africains où la gestion des déchets électroniques est problématique.
Jean Marie Takouleu