L’Autorité de gestion des déchets de l’État de Lagos (Lawma) au Nigeria met les ménages à contribution pour renforcer son efficacité sur le terrain. Le 6 septembre 2022, l’organisme public local a annoncé une nouvelle mesure qui sera effective dès janvier 2023. Il s’agit de l’acquisition par chaque ménage de Lagos de deux bacs à ordures avec des fonctions bien distinctes. Les poubelles devront être disposées sur les façades des maisons.
« L’une des poubelles sera destinée aux déchets plastiques. L’autre recevra les déchets organiques, facilitant ainsi le tri à la source », explique le directeur général de Lawma, Ibrahim Odumboni. Cette démarche est la première étape vers la circularité des déchets à Lagos. Cette phase est suivie du recyclage. L’Étatde Lagos génère environ 13 000 tonnes de déchets par jour.
Des sanctions à la clé
En attendant une meilleure prise en charge, ces ordures sont collectées et transportées par Lawma à la décharge d’Olusosun, un site aménagé il y a 27 ans à Ojota. Elle est considérée comme la plus grande décharge du continent africain, s’étendant sur plus de 40 hectares.
Pour l’heure, Lawma est dans la phase d’information des ménages. L’organisme bénéficie du soutien de l’Association of Waste Mangers of Nigeria (AWAMN) ; car il y’a de quoi faire, l’État de Lagos étant le plus peuplé du Nigeria avec plus de 20 millions d’habitants. Passé janvier 2023, les foyers qui ne se seront pas arrimés à la nouvelle mesure s’exposeront à des sanctions allant de trois mois d’emprisonnement au payement d’une amende de 50 000 nairas, l’équivalent de 117,34 dollars.
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Des mesures comme celle mise en place par Lawma devraient se généraliser à tous les États du Nigeria ou la gestion des déchets reste problématique. Selon le gouvernement central, le pays d’Afrique de l’Ouest produit annuellement 32 millions de tonnes déchets pour une population estimée à 206 millions d’habitants par la Banque mondiale en 2020. Au moins 70 % de ces déchets finissent dans les décharges, les égouts, les plages et les plans d’eau.
Inès Magoum