Mainstream Energy Solution, une entreprise basée à Abuja, au Nigeria, affirme que 150 MW d’électricité, produits dans ses centrales hydroélectriques de Kainji et de Jebba, ne sont pas réinjectés dans le réseau central. Elle attribue ce gaspillage d’énergie aux compagnies de distribution.
La sujet fait des vagues au Nigeria. Mainstream Energy Solution, un producteur privé d’électricité (IPP) basé à Abuja a annoncé que 150 MW d’électricité produits dans ses centrales hydroélectriques de Kainji et de Jebba ne sont pas injectés dans le réseau central. Cette perte représente environ 11,5 % de la production totale de ces deux centrales hydroélectriques.
En cause : le manque d’infrastructures de transport. Les compagnies de distribution d’électricité ont dû confesser leur « incapacité » à prendre en charge les 150 MW supplémentaires. La révélation de cette incurie suscite une vague d’indignations au Nigeria, car les délestages sont récurrents dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, où plus de 40 % de la population n’a pas accès à l’électricité.
Une nouvelle stratégie
Cette révélation de la part de Mainstream Energy intervient alors que la société ambitionne d’augmenter la capacité de production des barrages hydroélectriques de Kainji et Jebba. « Nous avons opté pour une politique sélective des clients [les distributeurs d’électricité] admis par le gouvernement fédéral et nous travaillons actuellement avec cinq distributeurs à qui nous fournissons de l’électricité », affirme Oladele Sunday, le superviseur des opérations de la centrale hydroélectrique de Kainji. À titre d’exemple, au Nigeria, la distribution de l’électricité est assurée par onze compagnies qui signent des contrats de rachat d’électrique avec les producteurs.
Mainstream Energy a obtenu sa licence de producteur d’électricité en 2011 et a acquis les centrales hydroélectriques de Kainji et Jebba dans le cadre d’un contrat de concession signé en novembre 2013.
Le barrage hydroélectrique de Kainji est situé dans l’État du Niger (le plus grand État du Nigeria, Ndlr), à l’ouest du pays. La retenue d’eau a été construite sur le fleuve Niger par l’entreprise italienne Impregilo. Conçues pour produire 960 MW, seules 8 des 12 turbines prévues pour cette centrale ont finalement été installées. La centrale hydroélectrique ne produit donc aujourd’hui que 760 MW. Sa construction a pourtant coûté 1,3 milliard de dollars, dont un tiers a financé le relogement des populations déplacées à cause de la construction du barrage Kainji. Le barrage de Jebba (540 MW) a été construit à 130 km en amont du même fleuve.
Mainstream Energy Solution envisage de renforcer la capacité de ces deux centrales hydroélectriques, affectées par la baisse du débit du fleuve Niger. A terme, les deux centrales hydroélectriques produiront 276 MW supplémentaires. « Nous travaillons sur l’unité 1G9 à Kainji. Elle fournira 80 MW. L’unité 1G7 et 2 G6 de Jebba nous procurera 196 MW » détaille Oladele Sunday.
Jean Marie Takouleu