Une nouvelle initiative voit le jour pour investir dans les projets bas-carbone à travers le Nigeria. Il s’agit d’une coentreprise lancée récemment par la Nigeria Sovereign Investment Authority (Nsia), le fonds souverain du Nigeria et Vitol, une société de courtage de pétrole brut, dont les activités s’étendent aussi sur le marché émergent des crédits carbone, malgré la controverse que cette méthode de compensation suscite.
Il faut dire que certains gros pollueurs, notamment des compagnies pétrolières s’en servent pour faire du « greenwashing » que dénoncent les défenseurs de l’environnement. Quoiqu’il en soit, Nsia et Vitol comptent s’appuyer sur les crédits carbone pour financer le développement durable au Nigeria. Pour un départ, les deux partenaires engageront 50 millions de dollars pour le fonctionnement de ce véhicule spécial. L’objectif pour la suite est d’attirer d’autres investisseurs au cours des prochaines années.
Le financement de la cuisson propre
« L’entreprise commune commencera par des projets au Nigeria, en partenariat avec des entreprises locales ayant fait leurs preuves dans la réalisation de projets de haute qualité, combinant la compensation carbone avec des résultats sociaux qui contribuent à la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies », indique la Nsia. En s’appuyant également sur le marché volontaire du carbone, la coentreprise investira dans les infrastructures, l’agriculture et l’énergie.
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Sur ce troisième point, le Nigeria s’est engagé dans une politique visant à développer sa capacité électrique installée et l’électrification en misant sur les énergies renouvelables, notamment l’hydroélectricité et le solaire. D’ailleurs, la plus grande centrale solaire (10 MWc) de ce pays d’Afrique de l’Ouest a été inaugurée il y a quelques mois dans l’État de Kano, malgré le retard observé dans sa construction, avec un investissement de 15 millions de dollars.
La coentreprise commencera ses activités par un programme d’efficacité énergétique des ménages comprenant des dispositifs de cuisson propre et de filtration de l’eau « plus efficaces ». Selon un rapport d’étude publié dans le cadre du Programme de bourses Open Africa Power 2021, au moins 30 millions de ménages nigérians continuent de cuisiner au feu de bois. Une situation qui accélère la déforestation avec un taux estimé à 3,3 % par an, selon la Banque africaine de développement (BAD). À travers son programme, la coentreprise vise à distribuer 200 000 cuisinières écologiques au Nigeria.
Jean Marie Takouleu