Lagos sans pollution plastique. C’est le leitmotiv de l’application mobile « Pakam » qui promeut le recyclage des déchets dans la capitale économique du Nigeria. « La chaîne de valeur du recyclage est une opportunité commerciale pour les collecteurs, les agrégateurs, les acheteurs ainsi que les recycleurs », a déclaré récemment Adeleye Odebunmi, le PDG de Pakam Technology, à l’occasion du troisième anniversaire de la start-up.
Pour utiliser <Pakam> , il suffit d’être connecté au réseau Internet sur son smartphone . L’application propose une commande permettant aux utilisateurs notamment les habitants de Lagos de planifier le jour et d’indiquer le lieu pour la collecte de leurs déchets. Une autre option alternative permet à deux ou plusieurs foyers de s’associer afin de commander une collecte collective de leurs ordures ménagères. L’étape ultime offre aux abonnés de < Pakam> la possibilité de gagner de l’argent après chaque collecte effectuée de leurs déchets.
Alors que le Nigeria rejette 200 000 tonnes de déchets plastiques dans l’océan par an selon le Forum économique mondial, le directeur général de l’Autorité de gestion des déchets de Lagos (LAWMA) salue la contribution de cette solution technologique à la lutte contre la pollution marine. « Nous encourageons le tri des déchets à la source dans tous les ménages. Dès le 1er octobre 2022, chaque foyer devra posséder une poubelle. Nous placerons des avis de réduction sur les maisons et d’ici à janvier 2023, une entreprise privée établira une installation de recyclage de bouteille à Lagos », annonce Ibrahim Odumboni.
Des initiatives plurielles
À l’instar de « Pakam », d’autres initiatives similaires sont en cours en vue de la gestion durable des déchets au Nigeria. C’est le cas notamment de l’application mobile « Wura ». La plateforme lancée par l’entrepreneur nigérian Damilola Kadiri compte déjà 354 inscrits qui mettent en ligne gratuitement leurs objets (vêtements, livres, chaussures ou bijoux), en vue de leur éventuelle réutilisation. Ces utilisateurs peuvent également recevoir en temps réel des informations sur la réduction des émissions de dioxyde de carbone (CO2) lorsqu’ils jettent leurs objets de manière responsable.
Lire aussi-NIGÉRIA : le recyclage des déchets assure la scolarisation des nécessiteux
Il y a aussi la start-up Kaltani. La jeune pousse dirigée par l’ingénieur nigérian Obi Charles Nnanna a annoncé récemment qu’elle allait mobiliser 4 millions de dollars (1,6 milliard de nairas) pour l’installation de 20 unités de collecte des déchets plastiques dans 10 États du Nigeria. L’usine principale de Kaltani basée à Lagos transforme les plastiques en flocons de polytéréphtalate d’éthylène (PET), ensuite en granulés de polypropylene (PP) qui sont finalement vendus à des entreprises de biens de consommation pour le thermoformage, la feuille, l’emballage, l’embouteillage et les applications de fibres.
Benoit-Ivan Wansi