Une réunion déterminante vient de se tenir entre les principaux responsables du projet de traitement des eaux usées industrielles de la ville de Kano au Nigeria. Elle avait pour but le déblocage de ce projet à l’arrêt depuis plusieurs mois.
Permettre la reprise des travaux sur le site de construction de la station de traitement des eaux usées industrielles de Kano. C’est le but d’une réunion entre les parties prenantes de ce projet qui vient de se tenir dans cette ville située au nord du Nigeria. La concertation a été initiée par Smart Sourcing, le cabinet-conseil de ce projet d’assainissement. Le but de la concertation était aussi de demander le soutien du gouvernement de l’État de Kano dans ce projet qui permettra la dépollution de plusieurs cours d’eau.
Actuellement, le projet est à l’arrêt à cause du retard dans le règlement de compensations demandées par les propriétaires d’exploitations agricoles qui seront touchées par les futures installations d’assainissement. « Nous sommes optimistes : avec l’intervention du gouvernement de l’État de Kano, la question sera résolue et nous retournerons sur le site », affirme Mani Ibrahim Ahmad de Smart Sourcing.
La réduction de la pollution de l’eau
Le projet de traitement des eaux usées industrielles de Kano est destiné à stopper la pollution par les eaux usées de trois zones industrielles de la ville historique de Kano. Les eaux usées produites par les usines de la zone de Challawa sont déversées dans la rivière éponyme. La rivière Salanta est polluée par les effluents venant de la zone industrielle de Sharada. Pour ce qui est de la zone industrielle de Bompai, ses eaux usées se retrouvent directement dans le réservoir du barrage de Jakara.
Selon les observateurs, les tanneries (notamment à Kano) et les industries textiles de la plupart des villes nigérianes n’ont pas la capacité ni la technologie nécessaire pour gérer leurs déchets d’une manière écologiquement responsable. Pourtant, le déversement d’effluents industriels non traités dans les rivières cause d’importants dommages dans les lits de ses cours d’eau, aux terres agricoles adjacentes ; ainsi que la contamination des eaux souterraines et des réservoirs d’eau de barrage.
Le projet de traitement des eaux usées industrielles de la ville de Kano permettra également de soulager une partie des populations qui respirent l’air pollué par les effluents qui coulent dans des canalisations ouvertes. Le projet est financé par le gouvernement fédéral du Nigeria à travers le Bureau du Fonds écologique (EFO). Il est également soutenu par l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi).
Trois stations d’épuration attendue…
Sur le terrain, les travaux ont bien avancé, notamment au niveau de la pose des canalisations. Selon, Nurain Akewusola, un ingénieur qui travaille sur le chantier, le projet consiste en la construction des tunnels et la pose des tuyaux sur plus de 10 km. « Tous les 30 m, il y a une chambre en béton armé, entre 2,5 et 4,5 m de profondeur. La disparité doit permettre un écoulement facile sur des pentes variables, explique Nurain Akewusola. Les chambres sont reliées par des tuyaux en polyéthylène haute densité de 300 mm ».
Toutes ces canalisations seront reliées à trois stations d’épuration. La plus grande usine de traitement des eaux usées sera construite à Challawa avec une capacité attendue de 15 000 m3 par jour. La station d’épuration qui desservira la zone industrielle de Sharada affichera une capacité de 4 000 m3 par jour. La zone industrielle de Bompai sera quant à elle desservie par une station d’épuration de 1000 m3 par jour. Les travaux étaient prévus pour être livrés d’ici 12 mois. Avec l’arrêt du chantier, ce délai sera certainement repoussé.
Jean Marie Takouleu