Les représentants d’une centaine de pays, dont une quarantaine de chefs d’État et de gouvernement, les représentants des organisations et institutions financières internationales, les acteurs de la société civile et du monde académique, ainsi que des entreprises et investisseurs se sont réunis les 22 et 23 juin 2023 à Paris dans le cadre du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial. C’était dans l’optique de mettre en place une feuille de route pour amorcer la réforme des institutions de financement du développement et accroître la participation du secteur privé au développement des infrastructures.
Le président de la République française Emmanuel Macron donne rendez-vous dans deux ans pour faire le point sur la feuille de route définie lors du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial organisé les 22 et 23 juin 2023 à Paris. Un mécanisme de suivi a également été mis en place à cet effet. Et dans l’intervalle, les institutions de financement du développement s’accordent pour davantage de financements concessionnels pour les pays en développement, et surtout les plus vulnérables face au changement climatique.
Au sujet de la dette, un accord a été trouvé au sein du comité des créanciers publics sur le traitement de la dette de la Zambie. Cet accord permettra de débloquer le deuxième décaissement du programme du Fonds monétaire international (FMI) qui sera présenté au Conseil de l’organisation en juillet 2023. Il a également été convenu de poursuivre les efforts déployés pour restructurer la dette du Ghana et de la Zambie grâce au Cadre commun du G20 et du Club de Paris (dont ne fait pas partie la Chine), les deux pays étant en défaut de paiement.
Mieux se prémunir face aux chocs climatiques
Aussi, la Côte d’Ivoire et la France ont convenu d’un contrat de réduction de la dette et de développement « dans lequel 1,14 milliard d’euros de dette bilatérale ivoirienne sera converti en dons pour financer divers projets de développement, dont 72,1 millions d’euros consacrés à l’éducation », a annoncé l’Élysée à l’issue du Sommet.
Lire aussi- Sècheresse, crise alimentaire…Il est temps de passer à l’action, déclare Bazoum
Pour sa part, le groupe de la Banque mondiale a annoncé le renforcement de sa capacité à aider les pays à se préparer aux crises et à y faire face, en apportant une aide supplémentaire pour développer la préparation. Pour ce faire, l’institution financière basée à Washington aux États-Unis d’Amérique concevra de nouveaux types d’assurance pour fournir des filets de sécurité aux projets de développement et en renforçant la flexibilité pour permettre aux pays de réallouer des financements à la riposte d’urgence en cas de crise.
La mobilisation des investissements privés
Parmi les crises qui entravent le développement en Afrique figure le changement climatique à l’origine (en partie) de la sécheresse dans la corne de l’Afrique. En réponse à ce choc, 270 millions d’euros ont été mobilisés jusqu’à présent pour soutenir le bouclier mondial contre les risques climatiques dans les pays vulnérables aux changements climatiques, ainsi que 2,9 milliards d’euros de financements concessionnels mobilisés par les banques multilatérales de développement (BMD) et d’autres acteurs. Le secteur privé qui devrait avoir un rôle clé dans la future architecture mondiale de financement du développement devrait apporter 5,1 milliards de capacités de gestion des risques.
Accélérer les obligations vertes
La transition énergétique était également au cœur des échanges lors du Sommet pour un nouveau pacte financier mondial à Paris. Ainsi, un Partenariat pour une transition énergétique juste a été instauré entre le Sénégal et les pays du G7 pour soutenir la transition de ce pays d’Afrique de l’Ouest vers un mix énergétique dans lequel la part des énergies renouvelables représentera 40 % d’ici à 2030, les premiers engagements des donateurs bilatéraux, des BMD et des investisseurs privés s’élevant à 2,5 milliards de dollars.
Parmi les solutions de financement du développement durable, figure les obligations vertes. Au cours des prochaines années, la Commission européenne et l’Initiative « obligations vertes » de la Banque européenne d’investissement (BEI) ont pour objectif de fournir une assistance technique et 1 milliard d’euros pour réduire les risques des instruments sur les marchés de capitaux afin de mobiliser 15 à 20 milliards d’euros pour des investissements durables. Les chefs d’État et de gouvernement, ainsi que la société civile se donnent rendez-vous à la COP 28 à Dubaï aux Émirats arabes unis (EAU), du 30 novembre au 12 décembre 2023. D’ici là, la Société financière internationale (SFI), la filiale du groupe de la banque mondiale en charge du financement du secteur privé, prévoit de lancer une initiative en faveur du financement de l’eau et du climat.
Jean Marie Takouleu