En Mauritanie, tous les moyens sont bons, y compris l’appui extérieur, pour atteindre le sixième objectif de développement durable (ODD) axé sur l’eau et l’assainissement. À ce titre, 95 000 personnes de la commune méridionale de Toujounine sont désormais approvisionnées grâce à un réseau d’eau potable de 21 km (extension à 141 km d’ici à 2025) récemment inauguré par le ministère mauritanien de l’Hydraulique et de l’Assainissement.
C’est le fruit de la coopération entre la municipalité Nouakchott et les villes de Lausanne en Suisse, de Bordeaux et Metz en France. Cette intervention s’inscrit dans le cadre du Projet communautaire d’accès à l’eau et à l’assainissement (PCAEA) lancé en 2018. Pour un coût total de 3 millions d’euros, la deuxième phase (2022-2025) a pour objectif de subventionner « le raccordement des ménages et de 34 écoles, la construction de cinq bornes-fontaines sur le réseau inauguré », indique l’Association internationale des maires francophones (AIMF) qui pilote la mise en œuvre.
Le défi de l’accès à l’eau potable pour 4,4 millions de personnes
L’association présidée par Anne Hidalgo, la maire de Paris, souhaite à terme « développer la maîtrise d’ouvrage de l’eau et de l’assainissement dans la Région ». Et la capitale mauritanienne en a grandement besoin à l’heure où les sècheresses prolongées font baisser les niveaux des rivières, des lacs et des nappes phréatiques entrainant ainsi des restrictions d’eau pour l’irrigation des cultures, les usages domestiques et même industriels. Une situation à laquelle d’autres localités de ce pays d’Afrique de l’Ouest sont familières.
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Selon la Banque africaine de développement (BAD), la production de l’eau potable en Mauritanie est de l’ordre de 55 000 m3 par jour et est fournie essentiellement par « la seule nappe d’eau disponible de Trarza ». Cette quantité est assez insuffisante quand on la compare aux besoins journaliers d’une population de 4,4 millions de personnes, estimés à 100 000 m3. C’est pourquoi le gouvernement mauritanien diversifie ses partenaires financiers pour être à jour de l’ODD6 d’ici à 2030. L’Agence française développement (AFD) en fait partie. Elle a accordé un prêt de 14,4 millions d’euros en 2022 pour le financement de nouvelles adductions d’eau potable (AEP) dans les régions de l’Adrar et du Tagant.
Benoit-Ivan Wansi