À Kampala, les routes non pavées, les émissions de dioxyde de carbone (CO2) générées par les véhicules et certaines industries ainsi que la combustion à l’air libre des déchets solides, sont les principales sources de pollution de l’air. Selon l’Autorité de la capitale de Kampala (KCCA) dont les moniteurs de surveillance ont permis la réalisation de cette étude, ce sont 5 millions de personnes qui sont exposées à une mauvaise qualité de l’air dans une ville en perpétuelle croissance démographique.
D’après Daniel Okello, le directeur de la santé publique et de l’environnement au sein de la KCCA, les municipalités de Lubaga et de Kira sont les plus polluées de la capitale, derrière Kawempe où l’indice de qualité de l’air est de 57 μg. /m3. Son analyse démontre que cette concentration du niveau de pollution est cinq à sept fois supérieure à ceux recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Péril sur la santé des personnes et des écosystèmes
La pollution atmosphérique est à l’origine de plusieurs problèmes de santé parmi les populations ougandaises à l’instar des allergies, des crises d’asthme, des conjonctivites, des maladies des bronches, des cancers du poumon ou de la peau, des problèmes de vision, des maladies du sang, des problèmes dans le développement mental de l’enfant. Le phénomène n’est pas sans conséquence sur la biodiversité dans ce pays d’Afrique de l’Est.
À en croire le Fonds mondial pour la nature (WWF) en Ouganda, 51 % des 600 tonnes de déchets produits chaque jour se retrouvent dans la nature, en l’absence d’un système efficace de récupération. Ce qui accentue par la même occasion la pollution plastique des étendues d’eau douce du pays. Selon un rapport publié en 2018 par l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN), 20 % des espèces du lac Victoria sont menacés de disparition.
Des actions institutionnelles pour purifier l’air
Face à la hausse du niveau de pollution à Kampala, le Département informatique de l’université de Makerere piloté par Engineer Bainomugisha, a mis sur pied l’AirQo, un logiciel d’intelligence artificielle (IA) hébergé dans le cloud. L’initiative vise à installer des capteurs atmosphériques sur les toits des bâtiments afin de collecter des données qui permettront aux habitants de la ville de réduire leur risque d’exposition et aux autorités, d’améliorer la qualité de l’air au niveau du sol.
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De son côté, l’Autorité nationale de gestion de l’environnement (Nema) a élaboré des réglementations et des normes de qualité de l’air notamment pour les émissions générées par les véhicules, les lieux de travail, les industries. Si les textes tardent à être mis en application, la sensibilisation des populations demeure un moyen essentiel pour freiner la pollution atmosphérique dans la capitale de l’Ouganda. « Réduire les produits en plastique à usage unique, évitez de brûler vos déchets et triez-les plutôt pour les éliminer. Planter un arbre pour améliorer la qualité de l’air autour de vous. Économiser du carburant ou faire du vélo pour réduire votre empreinte carbone », implore Akankwasa Barirega, le directeur de la Nema.
Benoit-Ivan Wansi