C’est presque un fonds national pour climat, qui est en train de voir le jour en Ouganda. Celui-ci devrait atteindre la barre de 200 millions de dollars. Un budget destiné principalement à la restauration d’un environnement détruit par des désastres naturels réguliers. Le dernier en date a eu lieu le 7 décembre 2019. Des inondations soudaines et meurtrières, mêlées à des glissements de terrain ont frappé le district de Bundibugyo à l’ouest du pays, tuant au moins onze personnes. Selon le département de Réponse aux catastrophes du pays, près de 50 personnes ont été tuées dans les glissements de terrain et les inondations en décembre 2019, poussant l’Autorité météorologique nationale ougandaise à lancer une alerte concernant les catastrophes climatiques.
Le fonds en gestation a donc pour but de réaménager les zones humides détruites et les pentes montagneuses dangereuses qui sont en partie responsables des inondations et des glissements de terrain mortels dans ce pays d’Afrique de l’Est. Dans son discours de fin d’année, prononcé le 31 décembre 2019, le président ougandais Yoweri Museveni a appelé les écologistes du monde entier à contribuer à la constitution de ce fonds. Il a indiqué que l’Ouganda avait déjà obtenu 24 millions de dollars, dont une partie a été utilisée pour restaurer les zones humides détruites dans l’est et l’ouest du pays.
C’est ainsi que dans la zone humide restaurée de Limoto à l’est du pays, la création de cinq étangs piscicoles sur 0,4 hectare au bord du marais, rapportent environ 33 000 dollars par an à leurs exploitants. Un rendement largement supérieur aux près de 1920 dollars, que rapportait auparavant la destruction de 40,5 hectares de marécages pour la riziculture.
Les désastres climatiques se généralise en Afrique
Outre l’Ouganda, l’urgence de la prévention des risques climatiques est d’actualité sur le reste du continent. Selon l’ONU, la hausse des températures en Afrique devrait être supérieure à la hausse moyenne mondiale, alors qu’il s’agit du continent le plus vulnérable aux effets du changement climatique.
Ce qui se traduira, selon plusieurs modèles climatiques, par des épisodes de sècheresses de plus en plus longs à l’ouest du Sahel. Les mêmes prévisions des scientifiques annoncent une augmentation des pluies fortes dans le Sahel central et donc des risques d’inondations dévastatrices. Pour l’Afrique australe, une augmentation des vagues de chaleur et de sècheresses. Et une diminution des précipitations en Afrique du Nord.
Boris Ngounou