China International Water and Electric Corporation (CWE), l’entreprise responsable de la construction du barrage hydroélectrique d’Isimba, demande un peu plus de temps pour achever ce projet. Le retard est dû, entre autres, aux mauvaises conditions météorologiques observées ces derniers mois dans la région des Grands Lacs.
« La société CWE (China International Water and Electric Corporation) a soumis une demande de prolongation du délai de livraison du barrage hydroélectrique d’Isimba au ministre de l’Énergie et du Développement » a annoncé Simon Kasyate, le directeur des affaires d’Uganda Electricity Generation Company Limited (UEGCL).
UEGCL, qui supervise le projet hydroélectrique d’Isimba, précise que la construction du barrage est désormais achevée à 87,12 %, alors même qu’à la fin du mois de juillet l’état d’avancement était conforme à 97,5 % aux prévisions. Pour China International Water and Electric Corporation (CWE), le ralentissement constaté sur la dernière ligne droite est dû à un « retard dans la conception des barrages en remblai » ainsi qu’aux conditions météorologiques défavorables au cours du dernier trimestre.
L’un des barrages hydroélectriques les plus importants d’Ouganda
Pourtant, le projet hydroélectrique n’est pas si mal avancé. Simon Kasyate affirme que les ouvrages en béton de la centrale sont terminés à 99,9 %. Les travaux de toiture, de revêtement mural de la centrale électrique, de la baie de montage et de la centrale auxiliaire ont tous été achevés. CWE ne demande d’ailleurs que trois mois supplémentaires pour livrer le chantier.
Le gouvernement ougandais suit de très près l’évolution des travaux. Il s’agit de l’un des projets hydroélectriques les plus importants en cours dans le pays. Avec une capacité de 183,2 MW, le barrage est situé sur le Nil Blanc, le même fleuve sur lequel est construite la centrale hydroélectrique de Bujagali.
Le projet d’Isimba, lancé en 2013, est financé à 85 % par Exim Bank of China, à hauteur de 483 millions de dollars. Il s’agit d’un prêt avec un taux d’intérêt de 2 %, remboursable sur une durée de 20 ans. Pour finaliser le montage financier, l’État ougandais a contribué à hauteur de 15 %, pour un montant total de 570 millions de dollars. Le projet a été confié à l’entreprise chinoise CWE qui n’a finalement commencé les travaux qu’en 2015. En cause, l’atermoiement des parlementaires ougandais qui ont mis beaucoup de temps à valider le prêt demandé par le gouvernement à Exim Bank of China. Cette même banque chinoise a, par ailleurs, financé le projet hydroélectrique de Karuma (d’une capacité de production de 600 MW) en cours de construction par Sinohydro.
Jean Marie Takouleu