Le Fonds mondial pour la nature (WWF) en Ouganda mène une campagne contre l’élimination anarchique des déchets plastiques par les populations. À travers l’édition 2022 de l’initiative « Earth Hour », l’organisation internationale veut faire de l’Ouganda un pays plus propre.
L’Ouganda est le théâtre d’une lutte acharnée contre la pollution plastique. Une nécessité, car au moins 51 % des 600 tonnes de déchets produits chaque jour se retrouvent dans la nature faute de prise en charge. C’est l’une des multiples raisons qui a animé le lancement de « Earth Hour » 2022, la campagne portée par le Fonds mondial pour la nature (WWF) en Ouganda et dont la mission est d’inciter les populations à un changement de mentalité.
Lire aussi- AFRIQUE : le continent s’attaque à la marée de déchets qui souillent l’environnement
La campagne permettra également aux Ougandais de repenser le plastique, non pas comme un déchet, mais une ressource. « Nous continuons à nuire à la nature par des pratiques irresponsables telles que l’utilisation inconsidérée des plastiques et l’élimination irréfléchie des déchets issus de cette matière. C’est l’une des principales causes de la dégradation de l’environnement dans le monde actuel », s’indigne David Duli, le directeur du WWF en Ouganda.
Le développement d’une économie circulaire
L’organisation internationale devra aussi convaincre les entreprises et les organisations ougandaises, intervenant dans la chaîne de valeur du plastique à réduire leur utilisation à travers la signature d’une « carte d’engagement ». Par ailleurs, ces acteurs devront eux-mêmes prendre en charge les déchets générés dans le cadre de leurs activités.
Le passage à l’économie circulaire s’avère finalement indispensable en Ouganda, face aux conséquences engendrées par la pollution plastique dans le pays d’Afrique de l’Est. De nombreuses étendues d’eau douce en font déjà les frais, avec la mort d’animaux et la diminution drastique des moyens de subsistance des populations. C’est le cas du lac Victoria où 20 % des espèces sont menacés de disparition selon un rapport publié en 2018 par l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN). Parmi ces espèces menacées, 204 (76 %) seraient endémiques du lac, ce qui signifie que leur disparition de cette importante étendue d’eau induit leur disparition définitive de la planète.
Un évènement annuel
À cela s’ajoutent les risques pour les populations de contracter des maladies cancérigènes suite à l’ingestion de microplastiques.
L’Ouganda n’est pas à sa première participation à la campagne « Earth Hour », une initiative à laquelle prennent part plus de 190 pays chaque année. En 2020, à Kampala, la ministre d’État ougandaise à l’Environnement, Beatrice Anywar, avait également exhorté les populations à profiter de « Earth Hour » pour placer le défi de la pollution plastique au centre des conversations nationales et internationales. Deux ans plus tard, les résultats peinent à être visibles.
Pour la campagne « Earth Hour » 2022 en Ouganda, les défenseurs de l’environnement exigent la mise en œuvre immédiate de la réglementation nationale sur l’environnement de 2020 et de la loi nationale sur l’environnement de 2019, qui obligent le secteur privé à collecter les déchets plastiques qu’il rejette.
Inès Magoum