Les entreprises qui collectent les déchets dans la ville de Kampala vont continuer à travailler au moins jusqu’en juin 2020. C’est ce que vient de décider Kampala Capital City Authority (KCCA), qui joue le rôle de Conseil municipal de la ville de Kampala. Les entreprises Nabugabo Updeal Join Venture, Homeklin Uganda Limited et Kampala Solid Waste Management Consortium étaient arrivées au terme de leurs mandats. Le Conseil municipal de la capitale ougandaise a donc décidé de prolonger leurs mandats après cinq années de service.
« En tant que citoyens responsables, nous devons assumer la responsabilité des déchets que nous produisons et payer pour leur collecte. Les concessionnaires sont encouragés à trier les déchets à la source et à mobiliser les communautés afin de gérer les déchets de manière responsable… », indique KCCA.
Dans la ville de Kampala, la collecte des déchets dans les administrations publiques, les marchés, les écoles, les parcs de taxi et les hôpitaux est l’apanage de KCCA. La gestion des déchets ménagers est effectuée par les trois concessionnaires qui se partagent la ville. Malgré les efforts consentis, la gestion des déchets reste problématique à Kampala, une ville peuplée de plus de 1,5 million de personnes. Selon les récentes statistiques de la municipalité, les populations produisent entre 1 200 et 1 500 tonnes de déchets par jour. Les entreprises de service public ne réussissent à en collecter que 400 à 500 tonnes par jour. Cela signifie que 60 % des déchets ne sont pas collectés.
On les retrouve en bout de chaîne dans les caniveaux, empêchant le drainage des eaux de pluie et provoquant des inondations. Plus inquiétant encore, ces déchets peuvent se retrouver facilement dans le lac Victoria qui permet d’alimenter la ville de Kampala en eau potable. Pour KCCA, cette situation tient surtout à l’insuffisance des moyens logistiques. « Kampala a besoin d’environ 65 camions pour collecter les déchets générés quotidiennement par la population », indique Andrew Kitaka, le directeur général par intérim de KCCA. Pour le moment, 15 camions assurent la collecte des déchets dans la capitale ougandaise. Mais ce responsable indique que la ville réceptionnera bientôt trois camions de plus, grâce à Lake Victoria Environmental Management Project (LVEMP II). Ce projet est mis en œuvre par le ministère ougandais de l’Eau et de l’Environnement. L’objectif est de réduire la pollution du lac à l’origine de la croissance des plantes invasives comme la jacinthe d’eau.
D’autre part, il y a la situation de la décharge de Kiteezi, située près de la ville de Kampala. « Pour gérer efficacement le site d’enfouissement, KCCA a besoin de 13 milliards de shillings ougandais (plus de 3,5 millions de dollars) pour se procurer l’équipement nécessaire et les matériaux de traitement des lixiviats », expliquait récemment Jennifer Musisi, l’ancienne présidente exécutive de KCCA.
Jean Marie Takouleu