L’Ouganda dispose d’une importante station d’épuration. Sept ans après le lancement des travaux de construction de la station de traitement des eaux usées de Bugolobi-Nakivubo, Silver Mugisha, le directeur général de la National Water and Sewerage Corporation (NWSC) s’est rendu sur le site du projet pour la mise en service des nouvelles installations. La station d’épuration répond au besoin d’assainissement de la ville de Kampala, située au bord du lac Victoria, avec une population estimée à 4 millions d’habitants.
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La nouvelle station d’épuration dispose d’une capacité de 45 000 m3 par jour, devenant ainsi la plus grande installation de traitement des eaux usées d’Ouganda. L’usine fonctionne dans un système d’assainissement comprenant également 31 km de réseau d’égouts desservant les quartiers de Naguru, Ntinda, Nakawa, Bugolobi, Kyambogo, Kiwanataka, Banda, Kasokoso, Butabika et les environs. Les travaux ont également porté sur la construction d’une station de pompage des effluents sur la route de Kibira, ainsi qu’une station de prétraitement à Kinawataka.
La dépollution du lac Victoria
La construction de la station d’épuration de Bugolobi-Nakivubo s’inscrit dans le cadre du projet de protection du lac Victoria II (LVP II), une composante de la première phase du Programme d’assainissement de Kampala. Outre l’amélioration de l’assainissement dans la capitale ougandaise, le LVP II vise surtout à trouver une solution durable à la détérioration rapide de la qualité de l’eau dans la baie de Murchison intérieure et extérieure du lac Victoria. La pollution de ce grand lac d’Afrique de l’Est par les eaux usées déstabilise son équilibre écologique.
La construction de la station de traitement des eaux usées de Bugolobi-Nakivubo a été financée par l’État ougandais avec l’appui de la Banque africaine de développement (BAD), l’Agence française de développement (AFD), l’Union européenne et la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW), l’agence allemande de développement. « L’usine utilise une technologie sans nuisance et des bio-filtres et ne dégage aucune odeur. Elle répondra aux besoins de plus de 350 000 résidents et de l’ensemble de la population de passage dans la ville de Kampala », indique l’entreprise publique NWSC. Les travaux ne sont pas pour autant terminés sur le site du projet.
La valorisation des boues d’épuration
Selon Silver Mugisha, les travaux en cours concernent la végétalisation de la nouvelle installation, l’aménagement paysager et l’achèvement des digesteurs. Ces équipements permettent la fermentation des boues de décantation pour la production du biogaz. La combustion de ce gaz très épuré permettra la production de 630 kW d’électricité.
La centrale à biogaz devrait fournir une partir de l’électricité nécessaire au fonctionnement de la station d’épuration de Bugolobi-Nakivubo. Les résidus du processus de méthanisation des boues de décantation seront distribués comme fertilisant aux agriculteurs locaux.
Jean Marie Takouleu