Le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (Comesa) ont lancé en Ouganda une initiative d’Agriculture intelligente face au climat (AIC). Cette agriculture résiliente vise l’optimisation des rendements agricoles des paysans et la réduction de l’insécurité alimentaire due aux changements climatiques dans ce pays.
En Ouganda, le secteur agricole contribue à hauteur de 24 % au produit intérieur brut (PIB) et assure 64 % des emplois. Mais l’agriculture, très sensible au changement climatique succombe face aux inondations fréquentes et les sécheresses prolongées qui entraînent la perte des récoltes et du bétail chez les paysans. En réponse à ces préoccupations, le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) et le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (Comesa) se présentent en alliés pour l’Ouganda à travers un projet baptisé « Renforcer la résilience des paysages agricoles et des chaînes de valeurs ».
Lancée en 2019, cette initiative d’Agriculture intelligente face au climat (AIC) a déjà été mise en œuvre dans plusieurs districts à l’instar de Kamuli situé à l’est du pays, Buyende non loin du lac Kyoga et Namutumba peuplé par près de 23 000 personnes. Dans ces localités, les partenaires du gouvernement ougandais ont mené des activités en vue d’accroître le rendement des terres agricoles tout en conservant les sols et les ressources en eau, en renforçant les capacités des agriculteurs, des écoliers et des agents de vulgarisation dans les administrations locales. Des ateliers visant à enseigner les pratiques agricoles en matière de résilience climatique ont également été organisés auprès des paysans.
« J’ai appris de nombreuses méthodes et technologies d’AIC, et j’ai choisi de commencer par des bassins de plantation permanents parce qu’ils sont profonds, ils collectent et économisent l’eau pour les plantes, empêchent toute eau de ruissellement de quitter le jardin en emprisonnant ainsi les nutriments qui pourraient y couler. Cette technique aide les cultures à pousser sainement même lorsque les précipitations sont faibles », explique Sharifa Ntono, une jeune agricultrice et présidente du Young Generation Bandela Farmers Center International, basé dans le village de Bulondo.
À en croire le Pnud, l’utilisation de défonceuses tirées par des tracteurs a permis la fabrication des herbicides pour le contrôle des mauvaises herbes et a permis aux agriculteurs de semer tôt et d’étendre les superficies cultivées. Ces pratiques ont permis aux agriculteurs de s’engager dans une production à grande échelle et d’augmenter la production agricole.
Une agriculture climato-intélligente
L’agriculture intelligente face au climat (AIC) est une approche qui permet de définir les mesures nécessaires pour transformer et réorienter les systèmes agricoles dans le but de soutenir efficacement le développement de l’agriculture et d’assurer la sécurité alimentaire face au changement climatique. Cette technique a trois objectifs principaux, dont l’augmentation durable des rendements et des revenus agricoles, garantissant la sécurité alimentaire, l’adaptation et le renforcement de la résilience face aux impacts du changement climatique, ainsi que la réduction ou la suppression des émissions de gaz à effet de serre.
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À Madagascar, aux Seychelles, en eSwatini, d’autres pays bénéficiaires, ce projet d’agriculture intelligente face au climat a permis la mise en place des formations permettant aux paysans d’acquérir des méthodes d’adaptation à la nouvelle donne climatique, selon le Comesa. Également, l’introduction de nouvelles semences résistantes au climat, l’aménagement des routes rurales, la réfection des infrastructures d’irrigation et de drainage.
Benoit-Ivan Wansi