Le gouvernement soutient l’initiative locale de reboisement, entreprise par les autorités de Nakasongola. Dans ce district, situé dans la région du centre, la déforestation a rongé 80 % du couvert végétal, soumettant les populations à une rude sècheresse.
À Nakasongola, un district de 3738 km2, situé à 1160 mètres d’altitude au centre de l’Ouganda, le quotidien des paysans devient de plus en plus difficile, du fait de la sècheresse. Depuis décembre 2018, aucune goutte de pluie n’est tombée en certains endroits de la localité (les sous-comtés de Lwampanga, Lwabyata, Nabiswera et Kalungi). Les sols sont arides et l’activité agricole peu rentable.
Pour les experts, ce sont les populations elles-mêmes qui sont à l’origine de cette situation. Selon eux, la production artisanale du charbon de bois pour la cuisson des aliments et autres besoins domestiques a réduit de 80 % le couvert végétal en près de 20 ans.
C’est donc dans ce contexte qu’a été lancée le 6 mai 2019 l’opération « Nakasongola go green ». Il s’agit d’une campagne de reboisement destinée à éviter une vague de sècheresse dans le district. « Nous pensons que cette campagne va nous permettre de remédier au problème de la sècheresse », a déclaré Sam Kigula, le chef de district de Nakasongola. Dans le cadre de cette campagne, les populations doivent notamment planter des arbres fruitiers, développer la culture des abeilles mellifères et éviter de couper des arbres pour en faire du charbon de bois. Pour la cuisson des aliments, les populations sont appelées à recourir aux foyers améliorés, moins consommateurs de bois.
Une autre alternative au bois de chauffage existe en Ouganda. Lancé cette année 2019 en coopération avec l’État germanique, ce projet se sert de tiges de maïs comme biomasse, pour produire des briquettes destinées au chauffage. L’optique étant de freiner la déforestation et améliorer l’efficacité énergétique.
Le gouvernement alloue 200 000 plants pour « Nakasongola Go Green »
Le gouvernement ougandais, qui a fait du reboisement l’une de ses principales activités environnementales, ne pouvait rester indifférent face à l’engagement du district de Nakasongola. Présent à la cérémonie de lancement de la campagne de reboisement, Tom ObongOkello, le directeur général de la National ForestryAuthority (NFA) a fait un don de 200 000 plants d’arbres indigènes d’une valeur d’environ 14 242 euros, soit 60 millions de shillings ougandais. « Nous devons participer à la campagne de plantation d’arbres pour sauver notre environnement. La situation de la sècheresse est critique au pays, car plusieurs autres districts se trouvent dans la même situation que Nakasongola. Il s’agit de Kabale, Masaka, Rakai, Kyotera, et les sous-régions de Bunyoro et Tooro », a déclaré Tom ObongOkello.
De manière générale, l’Ouganda a perdu environ 4,9 millions d’hectares de couvert forestier, soit l’équivalent de 19 000 m2 au cours des 30 dernières années. C’est la raison pour laquelle le gouvernement s’est engagé dans un plan de reboisement national. Sa vision 2040 cible la restauration du couvert forestier du pays à hauteur de 15 % en 2010 à 24 % d’ici 2040.
Le gouvernement annonce, pour les prochains jours, le lancement d’un programme d’écoles vertes ciblant les élèves comme ambassadeurs de la plantation d’arbres pour stimuler la restauration du couvert forestier. « L’Ouganda compte environ 10 millions d’enfants scolarisés, dont environ 8,6 dans la section primaire. Beaucoup d’enfants, y compris leurs parents, sont les principaux utilisateurs du bois pour les tâches domestiques du quotidien, notamment la cuisine. Il est donc important pour le gouvernement de s’appuyer sur ces enfants, afin de réaliser son programme de protection de l’environnement », a expliqué le directeur général de NFA.
Boris Ngounou