Le gouvernement ougandais à donner récemment l’autorisation à l’entreprise Royal Techno Industries pour des explorations sur deux sites géothermiques dans les districts de Nebbi et Hoima au nord-ouest du pays.
S’achemine-t-on vers un début d’exploitation du potentiel géothermique de l’Ouganda ? C’est en tous les cas l’ambition du projet d’exploration qui débutera en ce mois de janvier 2020. L’objectif de ces travaux est de déterminer le niveau de chaleur du sous-sol de chaque site géothermique. Le gouvernement ougandais a confié le chantier à Royal Techno Industries.
L’entreprise, basée à Kira en Ouganda, a ainsi la responsabilité de creuser 16 trous à gradient de température à Kibiro, dans le district de Hoima, et à Panyimur, dans le district de Nebbi au nord-ouest du pays. Les travaux permettront aussi de déterminer les emplacements des futurs puits géothermiques qui serviront à produire l’électricité via le turbinage de la vapeur.
Selon Vincent Kato, le coordinateur de l’énergie géothermique au ministère ougandais de l’Énergie, la chaleur naturelle du sous-sol de Nebbi et Hoima servira également à chauffer un pipeline, ainsi qu’au séchage du poisson dans ces localités situées non loin du lac Albert, que l’Ouganda a en partage avec la République démocratique du Congo (RDC).
Le potentiel géothermique de l’Ouganda
Le contrat confié par le gouvernement à Royal Techno Industries affiche une valeur de 2,3 milliards de shillings ougandais (près de 620 000 dollars). Le gouvernement finance le projet avec l’appui financier de Geothermal Risk Mitigation Facility (GRMF), une organisation sous-régionale créée par la Commission de l’Union africaine (UA) dans le but de financer et de faciliter le développement de la géothermie en Afrique de l’Est. Le projet reçoit aussi le soutien de la Kreditanstalt für Wiederaufbau (KfW), l’agence allemande de développement.
Les explorations de Royal Techno Industries marquent le début de la réalisation des projets devant aboutir à l’exploitation du potentiel géothermique de l’Ouganda. Grâce à cette source d’énergie renouvelable, ce pays d’Afrique de l’Est pourrait produire 1 500 MW d’électricité. Ce potentiel attire déjà les entreprises spécialisées dont certaines ont obtenu des concessions.
C’est le cas de Moto Geothermal Projekt qui détient une licence pour l’exploitation de l’énergie géothermique sur le site d’Ihimbo, d’une superficie de 28,1 km2, dans le district de Rukungiri, au sud-ouest de l’Ouganda, non loin du lac Edouard.
Jean Marie Takouleu