C’est confirmé ! Le barrage hydroélectrique de Karuma sera mis en service au mois de décembre 2019, dixit le directeur adjoint du projet Li Ji. Selon ce responsable de l’entreprise chinoise Sinohydro, le barrage est achevé à 95 %. « Bientôt, la scène qu’on observe depuis le pont de Karuma sera bien différente, car 90 % de l’eau aura changé de trajectoire pour aller alimenter les six turbines qui produiront l’électricité », indique Li Ji.
Avant d’en arriver là, Sinohydro a traversé une zone de turbulence concernant ce projet situé à nord-ouest de l’Ouganda. L’entreprise a ainsi dû ralentir les travaux après avoir constaté en 2016 l’apparition de fissures sur le barrage. Selon l’entreprise, qui emploie plus de 131 000 personnes dans le monde, cette anomalie était strictement due au climat. « Depuis, la question a été réglée et tout est en parfait état sur l’évacuateur de crues et sur l’ensemble du projet », indique Li Ji.
Une fois la construction terminée, la centrale hydroélectrique de Karuma sera la plus grande du pays, avec une capacité de production de 600 MW. Il s’agit de la première centrale souterraine d’Afrique de l’Est. Le barrage est construit au niveau des chutes Karuma, sur le Nil Victoria (portion du Nil Blanc située entre le lac Victoria et le lac Kyoga, Ndlr).
Une fierté pour l’Ouganda !
Les six turbines Francis, de 100 MW chacune, qui équipent la centrale hydroélectrique de Karuma, ont été fournies par Alstom, une entreprise basée à Saint-Ouen, dans le nord de la France.
L’électricité que produira la centrale sera évacuée à partir de la sous-station de Lira qui est réhabilitée pour être en capacité de supporter les 600 MW. Le kilowattheure (kWh) ainsi distribué devrait coûter au consommateur ougandais 0,049 dollar pendant les 10 premières années de vie de la centrale. Le prix baissera ensuite à 0,020 dollar par unité au cours des 15 années suivantes.
Le projet a nécessité un investissement de 1,7 milliard de dollars. Il a été financé à hauteur de 1,4 milliard de dollars par Exim Bank of China, avec une contribution de l’État ougandais de 300 millions de dollars.
Jean Marie Takouleu