Le gouvernement ougandais a décidé de suspendre les explorations géothermiques qui avaient commencé dans les localités de Kibiro, Panyimur et Buranga. Cette décision survient après un incident qui a causé une pollution dans la zone de forage géothermique à Kibiro.
Les conclusions des autorités ougandaises étaient très attendues, aussi bien de la part de la population que de l’entreprise Royal Techno Industries. Le ministère ougandais de l’Énergie et du Développement minéral suspend les activités d’exploration géothermique dans les localités de Kibirio dans le district de Hoima, de Panyimur dans le district de Pakwach, et de Buranga dans le district de Bundibugyo. Il prescrit par ailleurs une étude environnementale avant toute reprise des forages sur ces sites géothermiques.
Le ministère ougandais de l’Énergie et du Développement minéral avait délivré un quitus à l’entreprise Royal Techno Industries pour forer des puits à faible gradient de température à Kibiro et Panyimur. Le but de ces forages était la confirmation de la potentialité de ces zones géothermiques. À Kibirio dans le district de Hoima, la société basée à Kampala devait forer 8 puits à faible gradient de température. Mais un incident s’est produit.
« Pendant le forage du huitième et dernier puits dans la nuit du 29 mars 2020, une explosion s’est produite, entraînant un rejet incontrôlé de gaz, de fluides de forage, de fluides géothermiques et de sédiments. Une nappe de pétrole limitée a été observée sur les sédiments. Le rejet a également suscité l’inquiétude du public et la désinformation », explique le ministère ougandais de l’Énergie et du Développement minéral dans son rapport.
La pollution du lac Albert
L’explosion sur le site géothermique a causé la pollution du lac Albert, même si les autorités ougandaises minimisent les dégâts. Elles indiquent tout de même que des « résidus boueux » sont observables sur la route d’accès qui mène au site de débarquement de Kyabarangwa, situé près du site de l’explosion. Ces dépôts de couleur noire sont également observables au sein des roselières le long de la rive du lac Albert. La substance polluante a aussi été observée « à des kilomètres de distance sur les roseaux dans les zones environnantes et elle pourrait s’être déposée à des algues ».
Face à cette situation, le ministère a pris la décision d’arrêter les activités de forage de puits à gradient de température à Kibiro, Panyimur et Buranga jusqu’à ce qu’une évaluation complète de l’impact environnemental et social soit menée « conformément à la nouvelle loi nationale sur l’environnement no 5 de 2019, en application de laquelle le ministère s’engage à résoudre tout conflit découlant de cet incident ».
Jean Marie Takouleu
