TexFad, une start-up ougandaise, a mis au point un procédé qui permet de transformer les déchets de bananiers en produits plus durables, notamment des tapis et des extensions de cheveux écologiques. En 2021, la jeune pousse ambitionne de vendre 2 400 tapis sur le marché national et à l’étranger.
Pour l’année 2021, la start-up TexFad se fixe un objectif ambitieux, fabriquer 2 400 tapis à partir de fibres de bananes, soit le double de sa production en 2015. La jeune pousse prévoit ainsi d’investir de nouveaux marchés d’ici juin 2021, notamment aux États-Unis, au Canada et en Grande-Bretagne.
L’Ouganda est l’un des plus grands producteurs de bananes au monde. « Après la récolte, les tiges de bananes sont généralement jetées comme des déchets. Nous avons développé des technologies pour l’extraction de la fibre de bananier et son application dans la production de textiles et d’objets artisanaux en fibre de banane de haute qualité », indique TexFad.
Un atout pour la préservation de l’environnement
Outre les tapis pour maison, la jeune entreprise ougandaise propose également à la clientèle féminine surtout, des extensions de cheveux écologiques. « Ces accessoires de beauté sont 100 % naturels. Une fois utilisées, les extensions pourront, sans risque, être jetées dans la nature. Elles deviendront plus tard du fumier, contribuant ainsi à soigner les sols », explique Kimani Muturi, le fondateur de TexFad. Ce responsable estime que dans les années à venir, les fibres de bananes pourraient, dans une certaine mesure, être utilisées pour fabriquer des articles en papier comme les billets de banque.
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À ce jour, la jeune pousse ougandaise emploie 23 personnes. De son côté, l’entreprise française Green Bio Energy installée à Kampala, la capitale de l’Ouganda, a mis sur pied en 2011 une technique pour remplacer le charbon de bois en charbon écologique à base de déchets de bananes. Ce combustible se présente sous la forme de petits cylindres rangés dans de grandes caisses comme des palets bretons. L’innovation a permis à l’Ouganda de connaître une avancée dans la lutte contre la déforestation et la pollution atmosphérique. Green Bio Energy dispose d’une usine dans la capitale Kampala, capable de produire deux tonnes de charbon écologique par jour.
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Inès Magoum