Le Maroc, depuis quelques années, et notamment depuis la COP 23, puis dans la foulée de son retour au sein de l’Union africaine, ne cache plus ses ambitions africaines et le leadership qu’il entend exercer en matière de transition énergétique et écologique sur le continent. Dernier exemple en date, le lancement au printemps, à Addis Abeba (Éthiopie), du chantier de construction d’un centre de formation des formateurs dans le domaine des technologies de l’eau et de l’irrigation en Afrique, entièrement financé par la Fondation Mohammed VI. Le Maroc vient d’ailleurs de recevoir le prix de l’Agence du nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad), qui dépend de l’Union africaine. La distinction a été remise à Nairobi (Kenya), au terme de la 7e session extraordinaire de la conférence ministérielle africaine sur l’environnement (CMAE). Nezha El Ouafi, secrétaire d’État marocaine chargée du développement durable a reçu ce prix, pour « les contributions distinguées du Maroc dans la gestion de l’environnement et la gouvernance environnementale en Afrique. »
Il était donc bien naturel que Pollutec Maroc accompagne ce mouvement en direction du continent, en s’ouvrant de plus en plus sur l’Afrique, comme le salon a commencé à le faire dès 2014.
Premier marqueur de cette ambition africaine renouvelée en 2018 : le Sénégal, pays invité d’honneur de cette dixième édition. Une délégation sénégalaise de décideurs du pays sera présente pendant toute la durée du salon afin de dévoiler les projets en cours et d’échanger avec des partenaires éventuels.
Dans le même temps, se tiendra le Forum Afrique qui permettra de découvrir les initiatives africaines dans différents domaines : l’eau, les déchets, les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et l’agriculture. De même qu’un espace de rencontres informelles, dédié à l’Afrique, en parallèle des rendez-vous d’affaires qu’organisent Pollutec Maroc et l’Ademe autour de la plateforme BtoB.
L’innovation et la ville durable : deux thématiques fortes de la 10° édition de Pollutec Maroc
L’innovation, portée par les quelque 200 exposants du salon, sera également présentée de manière très vivante sur « L’espace Pitch » : une scène au cœur du salon avec 7 minutes de présentation d’un nouveau produit, d’une success-story ou d’une réalisation remarquable. Les passages seront rythmés par de nombreux thèmes. Des demi-journées seront dédiées aux différents secteurs du salon, aux startups et aux incubateurs, ou encore aux lauréats des « Trophées de l’Environnement Pollutec Maroc ». Tandis que, de son côté, le « Programme Cleantech » décernera 6 prix aux projets qui favorisent le mieux les emplois verts, l’innovation dans les technologies propres et l’entrepreneuriat vert.
En parallèle se tiendront deux symposiums : celui des « Territoires durables » et de la « Ville durable ». Ce dernier est une nouveauté qui a été mis en place cette année pour répondre aux questions de plus en plus pressantes concernant la ville de demain. Avec deux enjeux en ligne de mire : les gaz à effets de serre qui sont émis à 70 % par les villes et l’explosion urbaine que va vivre l’Afrique dans les prochaines années. Le forum des Villes durables se concentrera donc sur ces deux questions : comment rendre la ville plus économe en énergie et plus respectueuse de l’environnement ?
Et sur ce thème-là, le Maroc est aussi très engagé, particulièrement à Casablanca même où la municipalité travaille à son projet de smart-city, avec 70 initiatives de numérisation qui favoriseront notamment une mobilité intelligente et les économies d’énergies. Par ailleurs, les autorités marocaines vont lancer en octobre 2018, à Casablanca, une plateforme d’optimisation de l’utilisation des énergies renouvelables. Enfin, la ville de Kénitra, également présente sur l’espace « Villes durables » exposera certainement le projet « Mehdia ville durable », à deux pas de la « capitale » du Gharb, qui préfigure ce que pourrait être la ville de demain. Kénitra, qui accueillera aussi le premier site africain de l’entreprise française FHE, spécialisée dans le stockage d’énergie. FHE vient de signer une convention avec MEDZ, une entreprise marocaine spécialisée dans l’aménagement et la gestion des parcs d’activités industrielles. Cet accord prévoit la construction d’une usine dans l’Atlantic Free Zone à Kenitra, dans le nord-ouest marocain.
Enfin, une autre nouveauté de cette édition concerne les conférences autour des finances vertes, avec la participation de la BERD Maroc, entre autres, qui mettront en lumière l’engagement du secteur financier sur les questions de développement durable et de la transition énergétique. À ce propos, le Centre de compétences changement climatique du Maroc vient de lancer un processus visant à renforcer les capacités des acteurs régionaux à accéder aux fonds climatiques. Enfin, le Maroc peut également s’enorgueillir d’un PPP réussi pour sauver la nappe de la Chtouka. Le bureau d’ingénierie BRL qui l’a élaboré, avec son partenaire marocain Agro Concept, est également présent sur le salon.
Yasmin Rico
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Informations pratiques
Organisé sous l’égide du ministère de l’énergie, des Mines et du Développement durable, du secrétariat d’État chargé du Développement durable et du ministère de l’Industrie, de l’Investissement, du Commerce et de l’Économie numérique, le salon Pollutec Maroc est l’évènement incontournable des éco-technologies et de l’économie verte en Afrique du Nord, avec plus de 200 exposants et 4 jours de manifestations non-stop du 2 au 5 octobre 2018 à Casablanca.
Plus d’information sur : https://www.pollutec-maroc.com.
Pus d’informations sur l’actualité environnementale du Maroc : https://www.afrik21.africa/zones/maroc/