Le chef du gouvernement Saad Eddine El Othmani a présidé, mardi 2 octobre 2018, à la cérémonie d’inauguration de la 10e édition du salon Pollutec Maroc 2018. Organisée sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, celle-ci accueille quelque 190 exposants de 14 pays, venus présenter à Casablanca les dernières innovations et technologies dans le domaine de l’environnement, adaptées au marché marocain et africain : tri et valorisation des déchets, eau potable, traitement des eaux usées, qualité de l’air…
Les startups marocaines à l’honneur des Trophées Cleantech
À cette occasion, Aziz Rabbah, ministre de l’Énergie, des Mines et du Développement durable, ainsi que sa secrétaire d’État, chargée du Développement durable, Nezha El Ouafi, ont remis conjointement les Trophées du Programme Cleantech. Cette 3e édition était initiée avec l’appui du Fonds mondial pour l’environnement (FEM) et l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi). Le Programme Cleantech récompense les startups qui opèrent sur les secteurs des cleantech. Toute une série de jeunes éco-entrepreneurs marocains, provenant des quatre coins du pays, a ainsi été mise à l’honneur sur le salon Pollutec Maroc. Chaque prix, dans chaque catégorie, est doté de 150 000 dirhams…
Des drones surveillent les performances des centrales solaires
Le grand prix Global Cleantech Innovation Programme (GCIP)/Maroc, également 1er prix dans la catégorie « Énergies renouvelables », a été attribué à Farasha Systems qui propose des solutions de détection en direct pour les défaillances qui affectent certaines infrastructures, et notamment les centrales solaires photovoltaïques, grâce à des caméras thermiques et visuelles embarquées sur des drones aériens ou des véhicules terrestres.
Une technique qui permet de diminuer les coûts et d’accroître l’efficacité de la maintenance pour optimiser le rendement des panneaux solaires.
L’histoire est jolie puisqu’Abderahman Kriouile, PDG et fondateur de Farasha Sytems a été formé en France, à l’Inria et chez STMicroelectronics, où il a commencé à mettre au point son procédé. Il a finalement décidé de rentrer au Maroc et de poursuivre ses recherches à l’École nationale supérieure d’informatique et d’analyse de Rabat. Il a ainsi pu tester avec succès son système sur l’immense centrale solaire Noor, à Ouarzazate.
Le prix de l’utilisation rationnelle de l’eau a été décerné à l’entreprise Watec, qui installe des stations d’épuration des eaux usées pour les communes rurales et les sites décentralisés. Le prix de la valorisation des déchets a été attribué à Eco-Oil, qui propose des solutions pour re-transformer les déchets plastiques recyclables et non recyclables… en pétrole. Le prix bâtiment vert a lui été attribué à Eco-Dome qui veut offrir des structures de construction abordables et écologiques. Le prix efficacité énergétique a, quant à lui, été attribué à M4Nature qui fabrique des produits et des ingrédients naturels à base des plantes, issus des terroirs marocains. Enfin, le prix de la femme entrepreneure a été attribué à Project Gems (Green Engineering Mission) qui propose un système d’irrigation basé sur les nanotechnologies. Il permet d’économiser des ressources naturelles précieuses telles que l’eau, de réduire les coûts d’exploitation en économisant de l’énergie, des engrais et des pesticides, et d’augmenter la production agricole.
Les Trophées Pollutec Maroc : trois Marocains, un Français et un Guinéen récompensés
Sylvie Fourn, commissaire du salon Pollutec Maroc, a également profité de ce jour d’ouverture du salon pour remettre des prix. Il s’agit de la 4e édition des Trophées de l’Environnement Pollutec Maroc, qui distinguent les produits, services et réalisations les plus marquants des exposants et co-exposants du salon.
L’or a été décerné, dans la catégorie « Réalisation exemplaire », à la société Athisa pour la mise en place d’une unité de gestion et de traitement des déchets médicaux et pharmaceutiques avec la technologie Mimo. L’argent est revenu, dans la catégorie « Innovation », à Écomesure pour des stations connectées, multiparamètres, avec une mesure en continu et en temps réel de la qualité de l’air. Le Trophée de bronze a été remis à DBO Expert Maroc, pour la station Enviro-septic de traitement des eaux usées domestiques qui n’aurait pas besoin d’énergie, ni de produits chimiques, ne produirait pas de boues, ni bruit, ni d’odeurs et ne nécessiterait que très peu de maintenance… À l’arrivée, l’eau peut être rejetée dans le milieu, mais ne peut pas utilisée pour le maraîchage. Le système est bien adapté pour les particuliers, les villages et petites villes, jusqu’à 50 000 habitants maximum. Car l’installation nécessite un peu d’espace, environ le tiers d’une station de lagunage.
Enfin deux mentions spéciales ont été attribuées. L’une à Mairav pour un capteur de qualité des eaux potables et usées. L’autre à Sodiaplast, une société guinéenne, qui collecte les déchets plastiques — huit tonnes par jour… quand même ! — et les transforme en bassines, sceaux, poubelles, pots de fleurs…
Yasmin Rico