« Plastic Odyssey Factories », c’est le nom de baptême de la nouvelle unité de production de matériaux plastiques recyclés du Sénégal. L’installation inaugurée le 4 juin 2024 par le ministre sénégalais de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires, Moussa Balla Fofana, devrait contribuer à renforcer la lutte contre la pollution par les déchets plastiques dans le pays d’Afrique de l’Ouest. Au Sénégal, plus de 200 000 tonnes de plastiques sont produits chaque année, dont seulement 9 000 tonnes sont recyclées. Le reste est déversé dans la nature et les océans, ce qui étouffe et tue la biodiversité marine notamment les oiseaux marins, les tortues et d’autres poissons.
Ainsi, d’ici à 2026, le gouvernement prévoit que l’usine clé en main ou « local factory » conçue par l’association Plastic Odyssey, dans le cadre de l’initiative « Sunu Plastic Odyssey », puisse permettre la valorisation de 3 000 tonnes de déchets plastiques au Sénégal.
« Nos Local Factories sont inspirés des innovations et des systèmes utilisés sur le terrain dans le monde entier. Elles rassemblent sous forme d’un conteneur toutes les machines nécessaires à la transformation d’un déchet en nouveau matériau ou en objet », indique l’organisation non gouvernementale (ONG) basée à Marseille en France, et qui effectue par ailleurs une tournée mondiale pour sensibiliser à la protection de la biodiversité marine. Entre février et mars 2023 le bateau de Plastic Odyssey a fait escale au large des côtes sénégalaises.
« La pollution de l’Océan par le plastique vient des déchets mal gérés à terre qui deviennent irréversible une fois en mer. En recyclant 1 déchet sur 2 dans les 30 pays côtiers les plus touchés par cette pollution plastique, 40% de la pollution à l’échelle mondiale pourrait être évitée », relève l’ONG française.
Outre la lutte contre la pollution des océans, la nouvelle usine de production de matériaux plastiques recyclés permettra la création de 200 emplois, ainsi que la formation de 1000 jeunes sénégalais à la gestion durable des déchets plastiques.
Inès Magoum