À l’occasion du 38e Congrès mondial de la téléphonie mobile (MWC) qui s’est refermé ce 29 février 2024 dans la ville de Barcelone en Espagne, Lacina Koné, le directeur général de la plateforme panafricaine de souveraineté numérique Smart Africa a répondu aux questions des journalistes accrédités, notamment d’Afrik21. Il a évoqué entre autres le positionnement de l’Afrique sur le marché mondial de l’intelligence artificielle (IA) et les défis de la transformation numérique pour un développement plus durable sur le continent.
À l’occasion du 38e Congrès mondial de la téléphonie mobile (MWC) qui s’est refermé ce 29 février 2024 dans la ville de Barcelone en Espagne, Lacina Koné, le directeur général de la plateforme panafricaine de souveraineté numérique Smart Africa a répondu aux questions des journalistes accrédités, notamment d’Afrik21. Il a évoqué entre autres le positionnement de l’Afrique sur le marché mondial de l’intelligence artificielle (IA) et les défis de la transformation numérique pour un développement plus durable sur le continent.
L’Afrique a enregistré 836 milliards de dollars dans les services mobile money en 2022. Ce qui représente deux tiers des transactions à l’échelle mondiale. Des chiffres qui font la fierté de Lacina Koné, l’une des grandes figures économiques à avoir pris part au Congrès mondial de la téléphonie mobile (MWC) du 26 au 29 février 2024 en Espagne. Selon le directeur général de Smart Africa (plateforme panafricaine de souveraineté numérique créée par le président rwandais Paul Kagame, Ndlr), l’avenir du numérique et de l’intelligence artificielle (IA) ne se jouera pas sans l’Afrique.
Dans son intervention au micro des journalistes qui ont fait le déplacement à Barcelone, il a affirmé que l’écosystème de la transformation digitale avait créé « beaucoup d’illettrés » tandis que l’IA, qui suscite en ce moment un engouement sans précédent sur la scène internationale (régulation américaine et européenne) devrait contribuer à « fermer les fossés numériques » grâce au business de la traduction. C’est un énorme marché de 3 000 langues nationales que la jeunesse et les start-up locales doivent explorer. Selon l’ancien conseiller du président ivoirien Alassane Ouattara, « les grands groupes internationaux ne viendront pas sur place développer le codage en Wolof (langue au Sénégal) ou en Bambara (langue au Mali) ».
L’ingénieur qui a accompagné le Bénin dans l’élaboration de sa Stratégie nationale de l’intelligence artificielle et de mégadonnées (SNIAM) juste après le Ghana, précise tout de même que « l’IA n’est pas primordiale dans tous les secteurs », mais complémentaire au numérique comme une sorte de co-pilote. Et d’insister sur la nécessité de « réfléchir différemment pour pouvoir mieux appréhender les progrès apportés par l’innovation. L’IA n’est pas là pour remplacer la valeur humaine, mais pour lui apporter de l’efficacité (cas des boulots pénibles) ».
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Dans un pays comme le Niger (densité de 18 personnes/km2) où il n y a pas suffisamment de médecins principalement dans les zones rurales, Lacina Koné prône le recours à l’IA qui a déjà fait ses preuves en matière d’e-santé « au moins pour le diagnostic et si possible pour fournir les premiers soins à distance », explique-t-il. Pour conclure son point de presse au MWC de Barcelone, le diplômé de l’université américaine de George Washington a invité les gouvernements et les régulateurs africains à réduire les tarifs d’accès à internet. Lacina Koné s’inspire des recommandations des Nations unies qui préconisent « de fixer des coûts inférieurs à 2% des revenus mensuels » pour ce service essentiel aux populations. Toutefois, la qualité de la fibre optique est une autre problématique, notamment en Afrique centrale où la grogne des consommateurs n’est plus un secret.
La Rédaction