La nouvelle tempête « Karlotta » qui a traversé une partie de l’Europe s’est concentrée sur la zone septentrionale du Maroc, notamment dans les villes de Tanger et Tétouan. Les conséquences économiques et environnementales ne sont pas des moindres, avec entre autres, la perturbation du trafic ferroviaire et aérien ainsi que l’agitation des écosystèmes.
Au Maroc, les régions du nord ont un visiteur pas comme les autres depuis quelques jours. C’est la tempête « Karlotta ». Sa charmante appellation n’a rien de reluisant, car avec des rafales dépassant les 100 km/h, elle souffle tout sur son passage. Illustration dans la ville de Tétouan, où la vitesse des vents (126 km/h) a secoué la végétation tout au long du week-end du 10 février 2024.
Les médias locaux y ont également enregistré la destruction de poteaux électriques et des fissures sur les fenêtres de plusieurs maisons d’habitation. Des dégâts matériels qui sont les conséquences « de la perturbation atmosphérique due au rapprochement d’une dépression de l’ouest de l’Europe » indique la Direction générale de la météorologie (DGM) du Maroc qui a annoncé des perturbations sur quelques vols vers l’aéroport de Tétouan.
Un frein pour le développement économique et durable
La zone urbaine la plus affectée par Karlotta est Tanger, pôle portuaire stratégique entre l’Afrique et l’Europe. Le flux du transport maritime dans cette métropole de 1,3 million d’habitants a fortement ralenti. Et pour cause, l’Espagne voisine et allié pour les liaisons commerciales, était également touchée par la tempête. En effet, il est difficile pour les bateaux de naviguer dans certaines conditions météorologiques. Si la tempête Karlotta est actuellement au calme, les autorités du royaume chérifien en appellent à la vigilance des Marocains.
En effet, les conséquences d’un tel épisode auraient pu être plus lourdes. « Les vents violents peuvent endommager des toitures et des cheminées, dévaster les plantations, déporter des véhicules et couper les lignes téléphoniques. Les tempêtes étant généralement accompagnées de fortes précipitations, des inondations par crue ou ruissellement sont également possibles », selon des géographes de Géorisques (plateforme du gouvernement francais).
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L’Afrique de l’Est en a connu pire en 2022 à la suite du passage de la tempête Ana dont le bilan (Nations unies) se chiffre à 77 morts au Malawi, au Mozambique et au Zimbabwe, avec la destruction des infrastructures d’eau, d’assainissement et d’éducation. À Madagascar, la catastrophe a causé le déplacement de 130 000 personnes qui ont vu disparaitre leurs bâtiments scolaires et leurs moyens de subsistance, y compris dans la capitale Antananarivo.
Benoit-Ivan Wansi