Le dénombrement annuel de 2023 dans la réserve de biodiversité de Chinko en République centrafricaine (RCA) révèle une augmentation des populations d'animaux sauvages, marquant une tendance positive pour la conservation de la biodiversité dans la région.
Depuis 2012, l’équipe de Chinko mène des dénombrements annuels des traces fauniques, une méthode qui permet d’estimer les populations et les tendances des espèces dans la réserve. Les résultats récents montrent une stabilisation, voire une augmentation, des populations de grands carnivores et de grands herbivores. Par exemple, le nombre de traces de léopards est passé de 2,8 par 100 km en 2020 à 6,2 en 2023, tandis que les pistes de buffles ont augmenté de 10,3 à 22,9 par 100 km au cours de la même période.
Le partenariat entre le gouvernement centrafricain et African Parks pour la gestion de la réserve de biodiversité de Chinko a été crucial pour ces progrès. Les efforts conjoints pour protéger la réserve, travailler avec les communautés locales et lutter contre le braconnage ont permis de créer l’un des environnements les plus stables de la région. En 2020, cet accord a été renouvelé pour 25 ans supplémentaires, portant la superficie gérée à plus de 64 300 km².
Aujourd’hui, la Réserve de Chinko abrite une grande diversité d’espèces, notamment des éléphants, des lions, des mangoustes, des primates et plus de 100 espèces d’oiseaux. Malgré les défis persistants, tels que le braconnage et l’exploitation minière, la région conserve un potentiel de rétablissement des populations d’animaux sauvages.
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Cependant, une évaluation récente dans le nord de la République centrafricaine (RCA) révèle un tableau plus sombre. Les populations d’animaux sauvages dans cette région ont été gravement affectées par le conflit armé et le braconnage, avec des déclins spectaculaires observés depuis 2005. Le pillage des ressources naturelles, y compris l’exploitation minière et le trafic d’espèces sauvages, reste une préoccupation majeure.
Des efforts concertés sont nécessaires pour protéger la faune sauvage et les communautés locales dans la région. Des mesures de conservation robustes et une coopération transfrontalière sont essentielles pour assurer un avenir durable pour la biodiversité de la République centrafricaine.
Boris Ngounou