L’Union européenne (UE) n’entend pas baisser les bras face aux difficultés liées à la conservation de la nature en République démocratique du Congo (RDC). Malgré la forte présence des groupes armés, les trafics des ressources naturelles, l’envahissement agricole et le braconnage, l’UE garantit son soutien à accompagner la RDC dans la protection de sa biodiversité. « Ce que nous attendons du Gouvernement congolais c’est qu’il continue de mettre la biodiversité à un certain niveau d’importance dans ses priorités politiques et la mentionne comme priorité pour laquelle l’Union européenne serait invitée à fournir son appui (…) dans le but ultime de la conservation de la biodiversité… » a déclaré Arnold Jacques de Dixmude, le chef de secteur Environnement de l’Union européenne.
Avec son 11e Fonds européen de développement (FED), l’organisation a débloqué une enveloppe de plus de 115 millions d’euros pour la conservation de la biodiversité dans cinq parcs nationaux pour une durée de 3 ans. Un appui alloué à la protection et la valorisation du capital naturel, tout en générant des bénéfices économiques et sociaux pour les populations riveraines des parcs, sans oublier l’augmentation de la part de l’énergie provenant de sources durables. « En conservant la faune et la flore, nous contribuons aussi à l’effort de réduction des émissions de gaz à effet de serre, étant donné que les immenses forêts équatoriales du Congo ont un grand rôle à jouer, au-delà de la biodiversité », a déclaré Arnold Jacques de Dixmude.
La RDC, l’Atlas forestier d’Afrique
Malgré le soutien de l’Union européen, le chantier de la conservation demeure vaste en RDC. D’après les chiffres de l’Institut congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN), près de 167 aires protégées nécessitent des interventions. Car la majeure partie de ces aires protégées se trouve dans des zones reculées, où les populations ont besoin d’être encadrées et appuyées par des projets de désenclavement afin de réduire leur pression sur les parcs.
L’intérêt porté à la RDC se justifie par la richesse du patrimoine naturel de ce pays d’Afrique central. Avec plus de 50 % de la superficie des forêts de bassin du Congo (2e plus grand massif de forêts tropicales de la planète), la RDC est classée parmi les 10 premiers pays du monde en matière de biodiversité. On y retrouve 10 000 espèces de plantes supérieures, dont 3000 sont endémiques, 600 essences de bois d’œuvre, 1 000 espèces d’oiseaux, 900 espèces de papillons, 280 espèces de reptiles et 400 espèces de mammifères y compris des espèces animales rares ou menacées d’extinction, dont les grands gorilles de plaines et les chimpanzés.
Boris Ngounou