La province de Kinshasa lance « la guerre contre l’insalubrité » à travers un programme baptisé « Kin-Bopeto » qui vise la réduction de la pollution dans la ville en cinq ans. Dans le processus de mise en œuvre de cette initiative, le gouverneur de la capitale RD congolaise Gentiny Ngobila prépare un contrat avec le groupe turc Albaryk spécialisé dans la gestion des déchets.
La gestion des déchets fait partie des priorités de la politique environnementale du gouvernement RD congolais et la métropole de Kinshasa. La ville où vivent 17 millions de personnes a un rôle à jouer dans la contribution déterminée au niveau national (CDN) de la RDC, au lendemain de la COP26.
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En prélude à la signature du partenariat, les autorités provinciales de Kinshasa ont effectué un déplacement en Guinée à l’invitation des dirigeants de la multinationale Albaryk, afin de s’imprégner de l’expérience et du dispositif mis en place par l’entreprise turque pour la gestion des déchets et la construction des ports.
Le groupe Albaryk est installé dans plusieurs pays et évolue dans plusieurs secteurs notamment le transport urbain, la gestion des déchets, la construction et la modernisation des ports.
Kinshasa génère plus 8 000 tonnes de déchets essentiellement plastiques chaque jour pour un total d’environ 3 millions de tonnes par an, soit plus de 260 kilogrammes par habitant chaque année selon un rapport de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Dans cette ville, les bouteilles en plastique se retrouvent le plus souvent dans les rivières, avec des conséquences sur l’écosystème et la santé humaine.
Des initiatives de dépollution à Kinshasa
Biocrude Technologies, une entreprise canadienne spécialisée dans l’assainissement et la fourniture de solutions pour le traitement des déchets organiques municipaux, construit une usine de recyclage des déchets organiques à Kinshasa. L’entreprise canadienne basée à Montréal combine les procédés de biométhanisation et le compostage, ainsi que le Refuse Derived Fuels (RDF) pour les combustibles, ce qui permet de produire des biocarburants et d’autres sous-produits commercialisables.
La société RD-congolaise OK Plast a récemment lancé son projet « Kintoko » à Kinshasa, une initiative qui permet de collecter en moyenne 50 tonnes de bouteilles plastiques par jour. Dans le cadre de ce projet soutenu par les autorités provinciales, chaque commune disposera d’au moins cinq conteneurs. Les populations devront y déposer leurs bouteilles en plastique. Le kilogramme de bouteilles plastiques sera échangé contre 100 francs congolais (moins d’un centime d’euro).
Benoit-Ivan Wansi