« Nous sommes très heureux de mobiliser environ 2 millions d’euros auprès de nos partenaires, notamment la Belgique ». Ce financement promit par Isaias Barreto, le représentant de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) en République démocratique du Congo (RDC) est destiné à la mise en œuvre du projet « Yangambi pôle d’excellence pour la biodiversité et le climat », dans la province de la Tshopo.
Le projet qui sera mis en œuvre autour de la réserve de Yangambi créée en 1939 permettra notamment l’amélioration des conditions de vie des populations locales (environ 3 millions d’habitants, Ndlr) à travers le partage équitable des bénéfices de l’agroforesterie ainsi que le renforcement de la sécurité dans les aires protégées. Ce site couvrant une superficie de 230 000 hectares a été érigé réserve de biosphère par l’Unesco en 1977 grâce à des espèces floristiques comme l’afrormosia (Pericopsis elata), l’iroko (Milicia excelsa) l’ilomba (Pycnanthus angolensis) ou encore le sapelli (Entandrophragma cylindricum).
« Actuellement, la plupart des ménages comptent sur l’exploitation des ressources naturelles pour leurs moyens de subsistance : abattage des forêts, agriculture itinérante sur brûlis, chasse et pêche. Les initiatives qui sont mises en place dans le paysage visent à créer des emplois et d’impliquer de nouveau les communautés locales dans les travaux de recherche et de conservation, ce qui pourra améliorer leurs conditions de vie et la réussite du pari d’un avenir vert », indique l’Institut national pour l’étude et la recherche agronomique (Inera) de Yangambi.
La biodiversité au centre des enjeux climatiques
En 2020, l’Université de Gand (UGent) en Belgique, le Centre de recherche forestière internationale (Cifor), la Société R&SD et l’École régionale post-universitaire d’aménagement et de gestion intégrés des forêts tropicales (ERAIFT), en partenariat avec l’Institut national d’études et de recherches agronomiques (Inera), ont lancé conjointement le Centre de recherche de Yangambi. Le centre est actuellement géré par des techniciens congolais travaillant avec l’Irena.
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Dans le même temps, ces techniciens ont développé une tour « à flux de carbone » de 55 m de hauteur (15 m au-dessus du couvert forestier) dont l’exploitation comblera le déficit de données sur l’importance des forêts humides africaines dans la capture des émissions mondiales de dioxyde de carbone, les changements dans les régimes pluviométriques locaux et régionaux, et l’effet de la déforestation sur le réchauffement climatique.
Benoit-Ivan Wansi