En quelques années seulement, le groupe African Parks, spécialisé dans la gestion de la faune, a sauvé plusieurs espèces animales du braconnage dans le Parc national de Garamba situé au nord-est de la République démocratique du Congo. Il bénéficie du soutien de plusieurs institutions et de personnalités telles que le Prince Harry d’Angleterre.
La République démocratique du Congo est un pays très vaste : 2, 354 millions de km2, soit quatre fois la superficie de la France. Le pays dispose de neuf parcs nationaux et de 63 réserves et domaines de chasse. Pourtant, le tourisme ne contribue qu’à hauteur de 0,7 % des 35,2 milliards de PIB de la RD Congo. Ce manque d’attractivité est dû à l’insécurité à l’est du pays, mais aussi au braconnage qui décime de nombreuses espèces animales. Dans le seul Parc national Garamba, 99 éléphants ont été abattus en 2015 pour voler leurs défenses en ivoire.
C’est dans ce contexte, que le groupe African Parks s’est installé dans le Parc national de Garamba pour en assurer la sécurité. À ce jour, 200 rangers ont été déployés dans la réserve. Et d’après les chiffres récemment publiés par African Parks, le braconnage des éléphants a nettement diminué, puisqu’en 2018 seuls deux d’entre eux ont été tués. Dans le même temps, le groupe n’a déploré aucune perte parmi ses effectifs sur l’ensemble des parcs qu’il sécurise. African Parks doit ces succès en partie au soutien de la communauté internationale.
L’appui de la communauté internationale
Les progrès observés ces dernières années sont à mettre au crédit d’un modèle de conservation public-privé développé par African Parks, dont les activités, en expansion à travers le continent, vont attirer probablement plus d’attention, puisque le Prince Harry en a récemment pris sa présidence, après avoir travaillé sur le terrain avec les équipes du groupe. Les travaux d’African Parks dans le Parc national de Garamba sont financés par l’Union européenne et l’Usaid.
Fondé en 2000, African Parks s’est bâti une solide réputation en développant ses activités dans des zones très touchées par le braconnage comme la République démocratique du Congo, le Tchad avec le Parc national de Zakouma, le Mozambique ou encore le Malawi. En RDC, elle dispose du droit d’embaucher et de licencier. Le groupe compte maintenant plus de 1 000 rangers répartis sur 15 régions dans neuf pays, qui sécurisent environ 105 000 kilomètres carrés. Il a investi 44 millions de dollars en 2017 et cherche à gérer, d’ici 2020, vingt parcs nationaux à travers le continent. Son objectif aujourd’hui est d’attirer à nouveau les touristes dans le Parc national de Garamba.
Jean Marie Takouleu