Elles passeront toutes par un scanner, ces voitures qui traversent les frontières de la province de l’Iturie, en République Démocratique du Congo (RDC). La décision a été prise par le ministère de l’Environnement : à tous les postes de sortie de l’Ituri (via le territoire frontalier d’Aru), des véhicules scanners seront installés afin de détecter les cargaisons de bois exportées frauduleusement vers certains pays voisins.
Selon le coordonnateur général du Programme de contrôle de la production et de la commercialisation de bois (PCPCB) au sein de ministère de l’Environnent, Jean-Romain Huseni Bwanakiana « Le scanner est un outil qui nous permet d’identifier le contenu d’une cargaison, même lorsqu’elle est fermée, afin de voir si l’exploitant, qui se livre à cette activité de transport, est en règle vis-à-vis de la législation en vigueur dans notre pays ». Ce mode opératoire fera ses premiers pas dans le territoire d’Aru (zone située à 290 km du nord de Buni, dans la province d’Ituri) car celui-ci fait face à un important flux d’exportation des bois. Les scanners seront ensuite installés dans le territoire de Mahagi et d’autres points en Ituri.
La décision de surveiller toutes les cargaisons a été prise après que les autorités publiques ont remarqué que la production de bois au Congo se jouait des taxes et ne profitait pas au trésor public à cause de la fraude qui règne dans ce secteur.
Le bois congolais est exporté dans les cinq continents de la planète. Selon le Centre technique forestier tropical (CTFC), sur les 86 essences exploitables, 78 sont présentes dans les forêts de la République Démocratique du Congo. Parmi ces essences, sur les 30 qui sont régulièrement exploitées, 9 sont totalement surexploitées. En juin 2018, l’ONG Global Whitness invitait déjà les exportateurs de bois de RDC à prendre des mesures pour réduire leurs activités. Plus tôt, en 2017, le gouvernement congolais avait même interdit l’exportation des grumes (bois non transformé). Des actions dont l’impact reste à ce jour bien faible. Le gouvernement a donc opté pour une surveillance sur le terrain, afin de protéger le poumon vert de la planète contre toute forme d’exploitation illicite.
Luchelle Feukeng